La Révolution Française
La création du musée
Sous la Révolution, l'abbaye doit à sa proximité avec l'Hôtel de Ville de ne pas être vendue ou détruite. En 1792, le Conseil municipal désigne l'édifice comme lieu de conservation des tableaux, médailles, bronzes et autres monuments des arts.
Le 14 Fructidor an IX (1801), le décret Chaptal instituant des collections de Peintures dans quinze villes de France est l'acte fondateur du musée de Lyon. L'institution répond aussi à des aspirations locales, comme rappeler le prestigieux passé romain de la ville et proposer des modèles à la Fabrique de la soie alors en crise.
A partir de 1803, le Muséum du Louvre envoie 110 tableaux (P.P. Rubens, L'Adoration des Mages, Le Guerchin, La Circoncision, Ph. de Champaigne, L'Invention des reliques de saint Gervais et saint Protais).
Pendant tout le XIXe siècle, le bâtiment abrite différentes institutions. Les musées de peinture, d'épigraphie, d'archéologie et d'histoire naturelle cohabitent avec la Bourse, la Chambre de commerce, l'Ecole des Beaux-Arts, la bibliothèque de la Ville (section Arts et Sciences) et des sociétés savantes.
Les premières années 1803-1830
Les premières années 1803-1830
Dès 1803, le public peut découvrir, le mercredi de 10h à 13h, les premiers tableaux envoyés par l'Etat. De nouveaux dépôts (G. Reni, L'Assomption de la Vierge, Véronèse, Bethsabée au bain) et des achats (F. Zurbaran, Saint François, A. Berjon, Fruits et fleurs dans une corbeille d'osier) constituent un véritable musée de peintures qu'inaugure le comte d'Artois, le 20 septembre 1814. Le Cabinet d'antiques réunit d'anciennes collections et des acquisitions (Korè grecque). Sous les galeries du cloître, les inscriptions et fragments sculptés romains forment le musée lapidaire.
Le Palais-des-Arts 1830-1875
Le Palais-des-Arts 1830-1875
À partir de 1834, l'architecte R. Dardel (1796-1871) donne une nouvelle dimension au musée. Dans des espaces restructurés il réalise un somptueux décor − uniquement conservé aujourd'hui dans le Médaillier (ancienne salle des marbres modernes).
Au milieu du siècle, l'éclosion de l'École lyonnaise de peinture et de nouveaux dépôts de l'État (E. Delacroix, Dernières paroles de l'empereur Marc-Aurèle ; J. Pradier, Odalisque ou Le Dante et Virgile du Lyonnais H. Flandrin...) enrichissent notablement les collections.
L'âge d'or 1875-1900
L'âge d'or 1875-1900
L'architecte A. Hirsch (1828-1913) engage de grands travaux dans le bâtiment, le jardin et le cloître. Le plus spectaculaire est la restructuration de l'aile sud afin de présenter les grands dessins préparatoires au décor du Panthéon à Paris de P. Chenavard (La Palingénésie sociale). Le décor de l'escalier monumental est confié en 1881 au Lyonnais P. Puvis de Chavannes (Le Bois sacré cher aux arts et aux muses). Dans l'aile est, le musée J. Bernard présente, de 1876 à 1891, les quelque 300 tableaux que cet ancien maire de la Guillotière a offerts à la Ville.
Une ambitieuse politique d'acquisitions marque la période. Les conservateurs achètent lors de grandes ventes et auprès d'antiquaires à Paris, Rome, Florence, principalement des antiquités (Miroir à pied grec), des œuvres du Moyen-Age et de la Renaissance (groupe sculpté de L'Annonciation), de l'art islamique et des peintures du XIXe siècle.
L'entre-deux-guerres
L'entre-deux-guerres
Les collections s'ouvrent à l'art extrême-oriental et aux arts décoratifs modernes. Pendant cette période, plusieurs institutions et collections quittent le Palais Saint-Pierre : le muséum d'Histoire naturelle en 1914 et l'Ecole des Beaux-Arts en 1935 ; en 1921, les œuvres liées à l'histoire de Lyon sont transférées vers le nouveau musée de Gadagne. L'église désaffectée est dévolue aux sculptures des XIXe et XXe siècles.
Les grandes expositions
Les grandes expositions
Après-guerre, des rétrospectives consacrées à des artistes modernes, tels P. Picasso ou H. Matisse, permettent des acquisitions majeures (M. Larionov, Portrait d'un athlète). Le fonds s'enrichit aussi de dons (Chambre Guimard).
A la fin des années 1960, le départ des antiquités nationales vers le nouveau musée de la Civilisation gallo-romaine et le transfert de la galerie égyptienne du musée Guimet de Lyon bouleversent les collections. Plus récemment, le musée d'art contemporain quitte le Nouveau Saint-Pierre (aile construite vers 1860 par l'architecte T. Desjardins).
La dernière rénovation 1990-1998
La dernière rénovation 1990-1998
En 1989, une réflexion sur l'état et les missions du musée aboutit à un vaste projet de rénovation (ville de Lyon - Etat dans le cadre de la Mission des Grands Travaux). Le conservateur Ph. Durey et les architectes Ph.-Ch. Dubois et
J.-M. Wilmotte entreprennent une restructuration complète du bâtiment. Les travaux sont réalisés en cinq tranches, de 1990 à 1998, afin de ne jamais fermer au public. La surface couvre 14 500 m2 et les collections occupent 70 salles. Le musée des Beaux-Arts regroupe le Palais Saint-Pierre, l'église et le Nouveau Saint-Pierre.