Comme le musée des Beaux-Arts, le jardin est ouvert du mercredi au lundi de 10h à 18h, le vendredi de 10h30 à 18h00.
Au cœur de la ville, le jardin du palais Saint-Pierre est un petit miracle de calme et d'harmonie.
Les murs séculaires de l'ancienne abbaye protègent le passant du bruit extérieur. Sous les frondaisons des tilleuls, des bouleaux et du grand chêne, les allées du jardin retentissent du chant des oiseaux, du rire des enfants et des conversations des flâneurs.
Au centre, le bassin circulaire est surmonté d'un sarcophage antique. Des sculptures sont installées, constituant un musée en plein air.
Du cloître au jardin
Le jardin du musée correspond à l'ancien cloître de l'abbaye du XVIIe siècle. Dans cet espace intérieur clos, les religieuses pouvaient profiter de l'extérieur. Un bassin central et des orangers, ifs et plantes exotiques en pots agrémentaient la cour, ainsi que des sculptures des saints Michel et Gabriel, de la déesse Minerve, la Concorde...
Après la Révolution et le départ des religieuses, le cloître s'ouvre au public. On expose sous les arcades les inscriptions et fragments d'architecture antiques du musée lapidaire.
Un premier réaménagement du jardin intervient à partir de 1832. Sur les terrasses, une balustrade en pierre ornée de vases décoratifs remplace une barrière de fer forgé. On place au-dessus des arcades des moulages des frises grecques du Parthénon d’Athènes et du monument des Néréïdes de Xanthos.
Abraham Hirsch (1828-1913), architecte chargé des travaux du musée, restructure le jardin entre 1879 et 1883. Les galeries voûtées reçoivent un décor peint dû à Louis Bardey (1851-1915). Au-dessus des arcades, on installe des médaillons en bronze illustrant les grands artistes lyonnais sur fond de mosaïques, réalisées sur des dessins de Charles Lameire (1832-1910). Dans les niches sont disposées des copies en plâtre de statues antiques célèbres (Vénus Médicis, Éphèbe, Satyre, Diane de Gabies, Aphrodite du Capitole, Discobole au repos, Vénus Génitrix, Antinoüs du Capitole).
Les sculptures
Depuis le milieu du XIXe siècle, le jardin du musée présente, au milieu des parterres de fleurs et sous les branchages des arbres, un ensemble de sculptures originales, constituant une introduction à la visite du musée.
Celles-ci composent une histoire de la sculpture, du XIXe au XXIe siècle. Giotto traçant sur le sable une tête de bélier (1838-1842) de Jean François Legendre-Héral s’inscrit dans l’héritage du néoclassicisme, tandis que Chactas en méditation sur la tombe d’Atala (1836) de Francisque Duret ouvre vers le romantisme, dont l’œuvre constitue un jalon. Premier essai (1861-1868) d’André Delorme, Faune ivre (1863-1870) de Léon Cugnot et Démocrite méditant sur le siège de l’âme (1868) de Léon Delhomme marquent l’apogée du goût classique au milieu du XIXe siècle.
Sous la galerie ouest, se trouvent également trois œuvres monumentales en marbre : Castalie (1873-1883) d’Eugène Guillaume, Agar (1893-1897) de François Sicard, et Gilliatt et la pieuvre (1879-1890) d’Émile Joseph Carlier.
Deux bronzes d’Auguste Rodin introduisent la modernité : La Méditation avec bras (après 1900), dépôt récent du musée Rodin, et surtout L’Ombre (1902-1904), œuvre majeure de la collection, acquise de l’artiste lui-même.
Carpeaux au travail (1908-1910) d’Antoine Bourdelle développe un expressionnisme des formes, tandis que le Jeune athlète (1908) de Jean Larrivé s’inscrit dans le « retour au style » du début du XXe siècle.
Poursuivant cette histoire, Le Secrétaire (1962) d’Étienne-Martin a pris place dans l’un des angles de la terrasse. Des œuvres plus récentes encore ont également investi le jardin, en résonnance avec des expositions organisées au musée d’art contemporain. En 1989, Terra de Claudio Parmiggiani a été enfoui dans le sol selon un geste voulu par l’artiste. Une création de Bernar Venet a également été installée en 2018 sous la galerie sud du cloître.