Odalisque
Information sur l’artiste
James Pradier [Genève, 1790 – Bougival, 1852]
Odalisque, 1841.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Cette jeune femme nue, assise à même le sol et dont le vêtement a glissé à terre, est une représentation d’odalisque. Dérivant du turc odalik, ce terme désigne une femme vivant dans un harem au service du sultan dans l’empire ottoman. Son turban et l’éventail de plumes qu’elle tient évoquent son statut. Dans l’imaginaire des artistes occidentaux, la figure de l’odalisque est associée à un monde fantasmé de plaisirs et de sensualité. Au XIXe siècle, l’Orient est à la mode et nombreuses sont les représentations de ces femmes en peinture ou en littérature. Pourtant, peu de sculptures illustrent ce thème et cette version en marbre de James Pradier en est un rare exemple.
Le sculpteur reste ici en partie fidèle à la tradition classique en choisissant pour sujet un nu féminin s’inspirant des Vénus antiques, associé à un travail raffiné du poli du marbre tandis que les traits du visage semblent parfaits. Cependant, il sait aussi innover et surprendre en bousculant certains canons de représentation de la femme. Elle est ainsi montrée assise à même le sol, rompant avec les normes de bienséance des doctrines classiques de la sculpture. Loin d’être une beauté froide et glacée, elle s’affiche dénudée et lascive et interpelle par sa présence et par un corps à la fois idéal et réaliste. Cette nouveauté d’approche est permise à l’artiste par l’exotisme de son sujet qui lui offre plus de liberté et constitue avant tout un prétexte pour réaliser une image de femme puissante et sensuelle.
1841
Marbre
H. 104 ; L. 94 ; P. 67,5 cm
Envoi de l’État en 1843 ; dépôt du Centre national des arts plastiques
Inv. H 793