Par Christophe Barbotin, conservateur général des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre. 

Et si les Égyptiens ne ressemblaient pas à ce que l’on croit ? Dix-sept siècles après la gravure du dernier hiéroglyphe, nous modernes abordons parfois leur culture avec une assurance pleine de dangers. En franchissant la porte du déchiffrement, Champollion nous a certes ouvert la route pour la connaissance des anciens habitants de la vallée du Nil, mais nous propose en même temps un legs semé d’embûches, très souvent cachées là où on ne les soupçonnerait pas. À l’occasion de la sortie en librairie d’un ouvrage de synthèse sur la pensée égyptienne, vous serez invités à découvrir quelques-uns des éléments fondamentaux qui définissent l’aspective hiéroglyphique, cette logique extraordinairement puissante, aux antipodes de nos propres habitudes intellectuelles, où la civilisation pharaonique a puisé son identité sans pareille.