Le jardin du musée des Beaux-Arts se situe dans l’ancien cloître de l’abbaye des Dames de Saint-Pierre, construit au XVIIe siècle et occupé par des moniales bénédictines jusqu’à la Révolution française. Remanié à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle, il accueille, au milieu des parterres de fleurs et sous les branchages des arbres, de nombreuses sculptures – de copies d’antiques, aux
chefs-d’œuvre d’Auguste Rodin et d’Antoine Bourdelle et installations contemporaines, telles que Terra de Claudio Parmiggiani enterrée dans le jardin.
Présentées dans le cadre de la 17e édition de la Biennale de Lyon, les pièces de Nathan Coley et de Florian Mermin résonnent avec l’histoire de ce lieu et de ses œuvres.
Accès gratuit au jardin.
Musée ouvert du mercredi au lundi de 10h à 18h, le vendredi de 10h30 à 18h00.
Fermé les mardis et jours fériés.
Nathan Coley (Né en 1967 à Glasgow, Écosse. Vit et travaille à Glasgow, Écosse)
Les œuvres de Nathan Coley questionnent la charge sociale et politique de l’architecture et de l’espace public, leurs influences sur les comportements et modes de pensée des populations. Qu’il s’agisse d’installation, de sculpture lumineuse, de photographie ou de vidéo, l’artiste considère son travail artistique comme un outil de communication entre un site et un public : « Mes objets peuvent parler en mon absence », affirme-t-il. Traversé par les questions d’identité, de propriété et de croyance, le travail de Nathan Coley invite à la réflexion, au débat et à l’engagement.
Les enseignes lumineuses de Nathan Coley se composent de mots issus de différents contextes, tels que des extraits de textes historiques, de chansons populaires ou encore de bribes de conversations. Les termes Belief, Mind, Life, Land, Wealth (« Croyance, Esprit, Vie, Terre, Richesse ») reprennent les cinq droits que l’Islam reconnaît à toute personne. Précédemment présentés dans une église anglicane de Norwich, une galerie commerciale de Londres ou encore la cour de l’ancien hôtel de ville et du beffroi de Bruges, les textes de Nathan Coley résonnent différemment selon les lieux d’exposition. Dans la cour du musée des Beaux-Arts de Lyon, le titre de l’œuvre Palace fait écho à l’histoire du jardin du Palais Saint-Pierre, ancien cloître d’une abbaye royale bénédictine. L’œuvre étant délibérément allégorique et ambiguë, sa compréhension varie également en fonction de la position et de l’histoire personnelle de chacun·e.
Florian Mermin (Né en 1991 à Longjumeau, France. Vit et travaille à Paris, France)
Nourri de références cinématographiques, littéraires et philosophiques, de Jean Cocteau à Edgar Allan Poe ou Jean-Jacques Rousseau, le travail de Florian Mermin cherche à réconcilier l’objet et l’humain, le réel et l’imaginaire, l’animé et l’inanimé, l’intérieur et l’extérieur. Ses installations immersives, qui convoquent les cinq sens, explorent les possibilités plastiques et poétiques du vivant.
Conçues pour le jardin du musée des Beaux-Arts de Lyon, les sculptures de Florian Mermin rappellent l’histoire du Palais Saint-Pierre, qui hébergea au XIXe siècle l’école des beaux-arts et sa « classe de la fleur » qui forma de futurs dessinateurs pour les soyeux lyonnais. Dans le cloître où étaient cultivées différentes essences destinées à servir de modèles aux élèves, se dresse aujourd’hui, au sommet de la fontaine, un flacon de parfum dont les motifs évoquent les fleurs des natures mortes d’Henri Fantin-Latour issues de la collection de l’institution. Au cœur de la végétation, l’ancien socle d’une sculpture d’Auguste Rodin devient un monument funéraire en mémoire des rosiéristes enterré·es dans l’ancien cimetière de Vénissieux, que l’artiste a visité lorsqu’il menait des recherches sur l’histoire de la rose. La sculpture On n’enterre pas tes ailes sous la pierre s’inspire autant des décors en céramique du Palais Saint-Pierre que de Terra, une sphère en terre que l’artiste Claudio Parmiggiani a fait enfouir dans le jardin. Entre vitalité et disparition, les œuvres de Florian Mermin constituent de nouvelles vanités, qui rappellent le caractère fugace et éphémère de l’existence.
Avec le concours des Ateliers d’Arts Plastiques de la ville d’Évry et les Ateliers Henri Matisse de Vénissieux