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Simon Hantaï

Dans les collections XXe/XXIe siècles
Simon Hantai, Tabula
Simon Hantaï
Tabula, 1975
Image © Lyon MBA - Photo Martial Couderette
Introduction

Originaire de Hongrie, Simon Hantaï s’exile en France en 1948. La radicalité de sa démarche a fait de lui l’un des artistes les plus importants de la seconde moitié du 20e siècle et une figure majeure de l’abstraction.  

Surtout connu pour ce que l’artiste nomme « le pliage comme méthode », initié en 1960, son œuvre se déroule en moments successifs d’une remarquable diversité. À partir des Mariales (1960-1962), Hantaï peint « en aveugle » une surface qui ne se révèle qu’une fois dépliée et tendue sur son châssis. Dès lors chaque série de peintures va faire appel à cette méthode selon des modes très différenciés.

Le Musée national d’art moderne a déposé en 2017 au musée des Beaux-Arts Mariale m.b.6, 1961, sixième œuvre du deuxième groupe (b) des Mariales, dit « monochrome ». Les Mariales sont la première réponse simultanée à deux peintres qui ont précédé l’artiste : Henri Matisse et Jackson Pollock. Hantaï n’a cessé d’affirmer qu’il vient après « le ciseau (de Matisse) et le bâton trempé (de Pollock) ». Du premier, il retient la construction de la surface par la couleur ; du second, l’invention d’un espace inédit, sans composition, ni centre.

En 2022, M.M.44, 1965 entre dans les collections grâce au concours des entreprises du Club du musée saint-Pierre : elle se rattache à la série des Panses (1964-1965). Réalisée à partir d’une opération de nouage de la toile qui en fait un sac, avant le passage de la couleur et après le pliage, elle présente une forme, d’aspect organique, flottant sur un fond.

En 2024, une exceptionnelle Tabula (1975) est donnée par l’épouse de l’artiste. A partir de 1972 et jusqu’en 1982, Hantaï recourt à un seul procédé qui lui permet des variations infinies. Il noue le verso de la toile suivant une trame orthogonale régulière, l’aplatit puis badigeonne le recto sans aucun effet particulier à l’acrylique. Lorsqu’il la délie et la déplie, il crée des tables ou Tabulas qui peuvent atteindre des dimensions gigantesques et qui évoquent le fond de la Madonna del Parto de Piero della Francesca, « l’immense et massive robe bleu-noir de la Madone de Giotto (des Offices de Florence), tableaux vus au cours du voyage en Italie en 1948 ou encore le « tablier indigo-noir plié de (s)a mère ».  

L’évocation de Hantaï est renforcée aujourd’hui par un important dépôt d’œuvres consenti par sa famille, avec des peintures inspirées par la méthode du pliage, ou antérieures à celle-ci, relevant de la période surréaliste ou de la série de peintures à petites touches.

 

Simon Hantai, Tabula
Simon Hantaï
Tabula, 1975
Image © Lyon MBA - Photo Martial Couderette
Bloc dossier de l’exposition

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