Exposition consacrée à Jacques Stella, peintre lyonnnais qui fut un des principaux acteurs de la Renaissance artistique au temps de Richelieu.
Cette exposition fut l'occasion pour le musée, d'évoquer la collection et la bibliothèque du peintre, qui ont fait aussi l'objet d'une étude dans le catalogue. Le médaillier a parallèlement mis en valeur le rôle de la médaille au temps de Jacques Stella.
Présentation de l'exposition
Première grande exposition consacrée à Jacques Stella, peintre majeur de l'art français du XVIIe siècle et sans doute l'un des artistes les plus originaux de son temps.
L'exposition présentée au Musée des Beaux-Arts de Lyon, la ville natale de l'artiste, retrace au regard de quelque 200 peintures, dessins et gravures, toute la diversité de la production de Jacques Stella.
Tour à tour chroniqueur de la vie populaire, peintre des anges et des madones, inventeur de sujets classiques ou sacrés, illustrateur, portraitiste parfois, paysagiste souvent, Stella réserve des moments de grâce et d'émotion.
Cette exposition avait été voulue et conçue par Gilles Chomer (1950-2002), historien de l'art à l'Université de Lyon 2 et au CNRS, qui en avait passionnément réuni les matériaux. Sa disparition prématurée a poussé ses amis et ses anciens élèves à mener à son terme le travail entrepris.
Jacques Stella, peintre du roi
Fils du peintre François Stella, Jacques Stella (1596-1657) fut vraisemblablement formé à Lyon, sa ville natale. Vers 1619, il part étudier en Italie et connaît ses premiers succès à Florence, en 1621, en tant que graveur dans l'orbite de Jacques Callot : il en gardera un goût durable pour l'illustration de la vie populaire. C'est dans la Rome effervescente d'Urbain VIII, où il côtoie le Bernin, Poussin et Vouet, que Stella s'impose comme peintre. Ses petits tableaux peints sur pierre semi-précieuse le font rechercher des plus grands amateurs. Rentré en France en 1634, Stella s'arrête à Lyon où il peint L'Adoration des anges. Sur le point de partir pour la cour d'Espagne, il est retenu à Paris par Richelieu qui le nomme peintre du Roi, avec pension et logement au Louvre. Son maintien en France, entre le rappel de Vouet (1627) et celui de Poussin (1640), montre la volonté politique du cardinal de donner à Paris une importance artistique majeure. La peinture connaît alors un moment d'équilibre exceptionnel, que l'on a qualifié d'"atticisme" : avec Champaigne, La Hyre ou Le Sueur, Stella invente ce langage raffiné, noble et serein, qui est le style de la régence d'Anne d'Autriche. Ami de Poussin, dont il possède plusieurs tableaux, Stella ne se borne pas à l'imiter : lorsqu'il se mesure aux mêmes entreprises que son grand aîné (tableaux d'histoire, séries), c'est en conservant toujours sa manière propre. On découvrira aussi combien ce peintre au style élevé est sensible au monde rural : ses séries (Pastorales, Saisons, etc.) le rattachent franchement aux "peintres de la réalité". Enfin, à travers l'exemple de sa nièce Claudine Bouzonnet Stella, qui grava et publia ses œuvres, c'est toute une entreprise familiale qui se profile, assurant la diffusion d'une création singulièrement attachante et diverse.
La peinture à Lyon au XVIIe siècle
La position géographique de Lyon en fit un lieu d'échanges privilégiés entre les foyers artistiques de l'Europe du nord et ceux de la Méditerranée, donnant ainsi à la peinture lyonnaise sa singularité dans le contexte artistique français du XVIIe siècle. Les premières décennies du siècle sont marquées à Lyon par la reconstruction religieuse après les événements de la Réforme : les couvents lyonnais offrent aux peintres revenant d'Italie leurs premières commandes (Jacques Blanchard, François Perrier, Charles Le Brun) insufflant un courant d'une grande modernité. Dès 1655, la commande publique est contrôlée par Thomas Blanchet, peintre, architecte et sculpteur, appelé de Rome par le consulat lyonnais pour la décoration du nouvel Hôtel de Ville. Dans les années 1680, l'énigmatique Louis Cretey adopte un style sans équivalent dans la peinture française de la fin du XVIIe siècle. Il participe au décor du réfectoire du couvent des Dames de Saint-Pierre, et réalise pour des amateurs lyonnais d'étonnants tableaux de dévotion ou de cabinet.
La médaille au temps de Jacques Stella
A l'occasion de la parution du Catalogue des médailles françaises des XVe, XVIe et XVIIe siècles du musée des Beaux-Arts de Lyon , un accrochage exceptionnel présentera les 168 médailles conservées au médaillier du Musée des Beaux-Arts. Un éclairage particulier sera fait sur La médaille au temps de Jacques Stella.
A cette époque, deux artistes dominent la production nationale : Guillaume Dupré (1574-1647) et Jean Warin (1604-1672), tous deux graveurs officiels des rois Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. Au même moment, Claude Warin, frère de Jean, réalisa les grands médaillons de bronze apposés sur les façades de l'Hôtel de Ville de Lyon. Ces derniers connurent un tel succès que plus de trente Lyonnaises et Lyonnais lui commandèrent le leur. Sa réputation de médailleur dépassa même les limites de la ville et de la région puisqu'il réalisa une médaille pour Honoré II de Monaco. Certaines de ces médailles françaises, présentées pour la première fois au public, sont de qualité exceptionnelle et se révèlent rares ou originales. Elles montrent la richesse du fonds conservé au Médaillier de Lyon, la seconde collection numismatique de France après Paris.
Le cabinet de Jacques Stella
Parallèlement à l'exposition Jacques Stella (15961657), le musée des Beaux-Arts de Lyon évoquera la collection et la bibliothèque du peintre, qui font aussi l'objet d'une étude dans le catalogue. Jacques Stella est célèbre pour avoir rassemblé dans son appartement de la galerie du Louvre un ensemble important de tableaux de Nicolas Poussin. On sait moins qu'il posséda aussi une cinquantaine de toiles de maîtres aux attributions prestigieuses (Raphaël, Carrache), plus de quatre cents dessins de collection réunis en deux recueils, avec des attributions non moins prestigieuses (Raphaël, Jules Romain, Michel-Ange, Rubens, etc.), des centaines de gravures des meilleurs burinistes de la Renaissance (Dürer, Cornelis Cort, Marcantonio Raimondi, Giulio Bonasone, Pietro Santi, etc.), des portefeuilles entiers remplis d'estampes de Poussin, Callot, Tempesta, Errard, et de bien d'autres encore - ensemble singulier que complétait, chose rare chez les artistes de cette époque, une bibliothèque d'environ deux cents volumes. Cette présentation de divers ouvrages précieux qui figuraient dans la bibliothèque du peintre ainsi que des estampes de la Renaissance permet d'évoquer le mind map de l'un des peintres les plus ambitieux du XVIIe siècle français.
Réalisée en collaboration avec la Bibliothèque municipale de Lyon
Commissariat :
Sylvain Laveissière, conservateur général du patrimoine au département des peintures du musée du Louvre, commissaire général,
et Isabelle Dubois, conservateur des peintures et sculptures anciennes au musée des Beaux-Arts de Lyon, commissaire.
Exposition ouverte du mercredi au lundi de 10h à 18h, le vendredi de 10h30 à 18h00.
Fermée les mardis et jours fériés.
Partenaires
L’exposition a révélé la richesse de la vie artistique lyonnaise au XVIe siècle. La position géographique exceptionnelle de la ville, à la rencontre des deux voies fluviales que sont le Rhône et la Saône, sur la route entre le Nord de l’Europe et l’Italie, mais aussi à proximité des contrées germaniques, explique qu’elle soit le point de convergence de marchands, d’artistes et d’œuvres issus des quatre points cardinaux.
L’exposition a rassemblé près de 300 œuvres, provenant des collections du musée des Beaux-Arts de Lyon et de nombreuses institutions lyonnaises, françaises et étrangères : manuscrits enluminés ou dessinés, livres, dessins, tableaux, estampes, majoliques, meubles, objets orfévrés, objets archéologiques, monnaies, médailles, émaux peints, textiles et objets en étain.
Le parcours de l’exposition se termina par un espace de médiation à l’attention du public scolaire mais accessible également à tous les visiteurs.
Les différentes sections de l'exposition
- Lyon, « deuxième œil de France » et « cœur d’Europe »
- L’humanisme lyonnais
- Figures de Lyon
- Influences italiennes
- Influences nordiques
- La contribution des artistes venus d’autres provinces
- La diffusion des modèles lyonnais en Europe : Bernard Salomon, le héraut de la Renaissance lyonnaise
Feuilletez des livres anciens exceptionnels
Découvrez ici le contenu numérisé d'ouvrages conservés à la Bibliothèque municipale de Lyon et présentés dans l'exposition. Pour naviguer dans les livres, cliquez d'abord sur la couverture du livre.
http://www.mba-lyon.fr/mba/sections/fr/expositions-musee/lyon-renaissance/livres-anciens
https://books.google.fr/books?vid=BML37001100451645
Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication/Direction générale des patrimoines/Service des musées de France. Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’État.
Qu'est-ce que le Label d'Intérêt national ?
Commissariat :
Ludmila Virassamynaïken, conservatrice du patrimoine, chargée des peintures et sculptures anciennes, assistée de Federica Carta.
Exposition ouverte du mercredi au lundi de 10h à 18h, le vendredi de 10h30 à 18h00.
Fermée les mardis et jours fériés.
Visites commentées Eric Poitevin. Invité
Activités dans l'expositionL’artiste Éric Poitevin a eu carte blanche pour produire de nouvelles photographies en résonance avec les œuvres de son choix : Lucas Cranach, Odilon Redon, Frans Snyders, Francisco de Zurbarán...
L’artiste porte ainsi un nouveau regard sur certaines œuvres des collections connues ou moins connues du public, en les faisant dialoguer avec son propre travail photographique. Éric Poitevin propose ainsi un parcours et un éclairage totalement inédit qui offre des perspectives aussi évidentes qu’inattendues sur son œuvre et sur les collections.
3€ / 1€ + entrée au musée
Tous les samedis à 10h30
Un lundi sur deux à 12h30
Un jeudi sur deux à 16h
Durée : 1h