Paysanne au châle vert
Information sur l’artiste
Vincent van Gogh [Zundert, 1853 – Auvers-sur-Oise, 1890]
Paysanne au châle vert, 1885.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
En décembre 1883, tout juste lancé dans l’ambition de devenir peintre, Vincent van Gogh s’installe dans le village de Nuenen, situé au nord d’Eindhoven, aux Pays-Bas. Son admiration se porte alors sur l’art de Jean François Millet et du Néerlandais Jozef Israels, l’un des chefs de file de l’école de La Haye, dont le succès s’est construit sur les représentations de paysans et de pêcheurs. Suivant cet exemple, Van Gogh entreprend à l’hiver 1884-1885 une série d’études de têtes des paysans de Nuenen, qu’il nommera Têtes du peuple. Cette femme au châle vert s’inscrit parmi cet ensemble qui ne compte pas moins d’une quarantaine de toiles. L’artiste le conçoit comme un exercice destiné à le former à la pratique du portrait : « je veux essayer et apprendre comment peindre une tête de caractère ». Certains de ses modèles sont d’ailleurs identifiés, mais ce n’est pas ici le cas.
Plutôt qu’un portrait réaliste et descriptif, Van Gogh cherche avant tout à saisir les caractéristiques propres du personnage qu’il n’hésite pas à exacerber, comme l’avait pratiqué Honoré Daumier. Rompant avec la frontalité de la plupart des études de la série, ce tableau se distingue par son cadrage et son angle de vue. La facture est rapide et vigoureuse. La palette sombre et terreuse témoigne de l’admiration du peintre pour Millet qui constitue pour lui une référence majeure. Quelques mois plus tard, la conception des Mangeurs de pommes de terre (Amsterdam, musée van Gogh) sera l’aboutissement de ce travail.
1885
Huile sur toile
H. 44,5 ; L ; 35 cm
Achat en 1938
Inv. 1937-34