Niobé
Information sur l’artiste
André Masson (Balagny-sur-Thérain, 1896 - Paris, 1987)
Formé à la peinture à Bruxelles à l’Académie royale des Beaux-Arts puis Paris à l’école des Beaux-Arts, André Masson est mobilisé en 1914. Blessé, la guerre le marque durablement.
À partir de 1921, il fait de son atelier de la rue Blomet à Paris un lieu de rencontre où se croisent poètes et artistes.
En 1924, il rejoint le groupe surréaliste jusqu’à la rupture avec André Breton en 1943. Avec ses tableaux de sable, il transpose en peinture le procédé de l’automatisme jusqu’alors réservé à l’écriture et au dessin.
Attaqué en 1929 dans le Second Manifeste du surréalisme, il se rapproche alors de l’écrivain Georges Bataille. Au cours de son séjour en Espagne de 1934 à 1936, il est fasciné par « l’aspect magnétique » des paysages. Choisissant l’exil aux États-Unis, comme bien d’autres surréalistes, il se réfugie dans le Connecticut où il combine tableaux telluriques et œuvres relevant exclusivement du dessin. Son tracé gestuel et son style all over préfigure l’expressionnisme abstrait américain. Niobé est une des toiles les plus emblématiques de l’immédiat après-guerre.
Artiste éminemment cultivé, Masson investit le domaine de la mythologie grecque et emprunte son sujet à la figure tragique de Niobé, reine de Thèbes qui pleure jusqu’à se pétrifier ses sept fils et sept filles tués par Apollon et Artémis. Il en fait, dans le contexte de la Libération, une allégorie de la souffrance des femmes durement éprouvées par les évènements. L’œuvre a été inspirée par un poème de Georges Duthuit sur la Résistance que Masson a illustré en 1945. Sur différents plans colorés, se dessine une figure féminine renversée : dans un geste de désespoir, elle porte ses mains à son visage. En deux endroits de la toile, des touches de rouge évoquent une blessure que pourrait avoir provoqué une flèche.
1947
Huile sur toile
H. 178 ; L. 140 cm
Achat en 1967
Inv. 1967-249
© ADAGP Paris 2020
Image © Lyon MBA – Photo Alain Basset