Les Trois Grâces
Information sur l’artiste
Antonio Canova [Possagno, 1757 – Venise, 1822]
Les Trois Grâces, 1810.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Juliette Récamier et Antonio Canova nouèrent en 1813 une amitié sincère, alors que la jeune femme séjournait à Rome après avoir été exilée de Paris par Napoléon. Bien qu’elle se soit montrée très réservée quant au portrait que le sculpteur fit d’elle, celle qui fut la muse de tant d’artistes prenait un plaisir toujours vif à découvrir ses œuvres et échangea avec lui une correspondance suivie. En témoignage de cette affection, le sculpteur lui offrit cette esquisse en terre cuite, qu’elle-même légua à son décès au musée de sa ville natale.
Préparatoire pour un groupe en marbre commandé par l’impératrice Joséphine, aujourd’hui conservé au musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, cette étude illustre les filles de Zeus Aglaé, Thalie et Euphrosyne, réputées pour leur beauté. Ce thème connaissait depuis l’Antiquité un large succès et avait été illustré à de nombreuses reprises. Il occupait également Canova depuis deux décennies dans le cadre d’une réflexion plus vaste, tant dans des dessins, des peintures que des bas-reliefs. Une inscription présente sur l’œuvre la dédie à Teresa Tambroni, épouse d’un de ses amis, et fait état d’une réalisation dans la maison de celle-ci, située à Frascati. L’esquisse se distingue du marbre final au poli parfait, par la vie et la stylisation qui l’animent. Le canon étiré des figures évoque plus la sculpture maniériste que la leçon de l’antique, dont la version finale se rapprochera pourtant.
1810
Terre cuite
H. 43 ; L. 24,3 ; P. 17 cm
Legs de Juliette Récamier en 1849
Inv. H 794