Ce tableau, représentant un jeune homme nu assis dans un paysage, est une académie. Cet exercice constitue l’un des principes fondateurs de l’enseignement prodigué aux artistes, depuis la Renaissance. Ceux-ci apprennent à maîtriser l’anatomie du corps humain, qu’ils étudient nu, pour en saisir l’attitude exacte, avant de le vêtir selon les besoins des compositions qu’ils préparent.

Formé dans l’atelier de Jean Auguste Dominique Ingres, ainsi qu’à l’école des beaux-arts, à Paris, Hippolyte Flandrin est l’héritier de cette tradition classique. Il est lauréat en 1832 du concours du Prix de Rome, qui lui ouvre la possibilité d’un séjour de cinq années à Rome, à la Villa Médicis, financé par l’État. En contrepartie, le règlement stipule qu’il doit envoyer chaque année à l’académie des Beaux-Arts un ou plusieurs tableaux, dont la nature aest précisément codifiée, afin de juger de ses progrès. Cette œuvre constitue, avec Le Dante, conduit par Virgile, offre des consolations aux âmes des envieux, son envoi de deuxième année, pour lequel une académie était exigée.

Plusieurs dessins sont connus et éclairent le travail de l’artiste, qui prend pour modèle un jeune garçon italien, dont seul le bâton qu’il lui confie évoque un berger antique. L’atmosphère poétique est imprégnée de l’esprit des Bucoliques de Virgile. Le paysage est réalisé en collaboration avec son frère cadet Paul, spécialisé dans ce genre, et avec lequel il avait coutume de travailler en commun.