Étude d'un angelot volant

Information sur l’artiste
Baccio della Porta, dit Fra Bartolommeo [Florence, 1472 - Florence, 1517]

Date de l’œuvre libre
Vers 1508-1510
Fra Bartolommeo, Étude d'un angelot volant (recto). XVIe siècle.
Fra Bartolommeo,
Étude d'un angelot volant (recto). XVIe siècle.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Contenu

Recto : Étude d'un angelot volant

Verso : Étude d'un angelot volant jetant des fleurs

C’est sûrement lors de son voyage à Venise en 1508 que Fra Bartolommeo affine sa technique du dessin et privilégie ensuite l’utilisation de la pierre noire au détriment de la plume et de l’encre brune. Le médium lui permet d’élaborer des effets de contrastes subtils, comme sur cette étude d’angelot. Malgré le réalisme du modelé du corps du petit enfant, avec un travail minutieux sur le rendu des zones d’ombres et de lumière, l’artiste ne peut avoir travaillé d’après modèle vivant. Plus vraisemblablement, l’artiste a travaillé d’après des mannequins : l’inventaire après décès atteste la présence de ce type d’objet dans son atelier.

 

Ce dessin peut être mis en relation avec deux œuvres peintes par Fra Bartolommeo : le Mariage mystique de sainte Catherine de Sienne (1511, Paris, Musée du Louvre) ainsi que la Pala Pitti (1512-1513, Florence, palais Pitti), qui reprend le même sujet. Cependant, un second dessin de Putto attribué au même artiste et conservé au musée Boymans –Van Beuningen de Rotterdam est plus certainement lié à la composition peinte de la Pala Pitti. Pour l’œuvre conservée au Louvre cependant, l’artiste semble s’appuyer sur l’étude conservée à Lyon, dont le positionnement, bras levés et jambes en arrière, tout comme la direction du regard sont repris pour l’un des angelots soutenant le lourd rideau au-dessus de la Vierge.

 

Fra Bartolommeo a adapté son dessin pour l’intégrer à la composition globale du tableau : en effet l’étoffe surplombant la Vierge ne lui permet finalement pas de déployer les ailes comme il l’avait pensé lors de l’étude. Si le tracé de la mise au carreau est un indice concernant l’utilisation du dessin de l’angelot comme une étape pour un transfert vers un autre support, l’écart entre le tracé initial des ailes et leur raccourcissement drastique nous empêche de déterminer strictement le statut de l’étude. Néanmoins elle fait partie incontestablement du processus de recherches pour les peintures parvenues jusqu’à nous. Le traitement particulier des mains de l’angelot, l’absence de détail qui tend à les réduire à de petits moignons, pourrait être un indice : l’artiste aurait pu prévoir déjà qu’elles ne seraient pas visibles dans la composition picturale, puisque cachées par l’étoffe du rideau.

Descriptif de l'œuvre
Description de l’œuvre

Pierre noire, rehauts de gouache jaunâtre, mis au carreau à la pierre noire et à la sanguine, traces d’incisions localisées réalisées probablement au stylet (r°), sanguine (v°) sur papier initialement crème.
H. 19,4 ; L. 19,2 cm
Achat en 1921
Inv. B 1237