Autoportrait au chat
Information sur l’artiste
Leonard Tsuguharu Foujita (Tokyo, 1886-Zurich, 1968)
En 1905, Léonard Tsuguharu Foujita est admis à l’école des Beaux-Arts de Tokyo dans la section de peinture occidentale. Il s’installe à Paris en 1913, fréquente le milieu de Montparnasse, où il se lie avec Picasso puis avec d’autres artistes de l’École de Paris : Chagall, Soutine, Modigliani, Pascin. Il est également proche du peintre mexicain Diego Rivera. Ses premiers paysages s’inspirent du Douanier Rousseau alors que ses figures féminines se rapprochent de Modigliani et de Marie Laurencin.
À partir de 1925, plusieurs commandes lui sont confiées : il peint de nombreux nus et portraits et devient ainsi le peintre attitré des Années folles. Un problème fiscal l’oblige en 1929 à repartir au Japon. En 1938, il suit les combats qui se déroulent en Chine come peintre attaché aux armées. En 1950, il choisit de revenir en France et se convertit en 1959 à la religion catholique. Il consacre ses dernières années à la construction et au décor de la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix à Reims.
Foujita a peint de nombreux autoportraits au chat, cet animal étant comme son double. Il se représente assis à une table basse alors qu’il s’apprête à dessiner. Il s’est composé un personnage facilement reconnaissable avec sa frange, sa moustache et ses lunettes rondes cerclées de noir. Il ressemble à un acteur fardé de blanc du théâtre Kabuki. Le tableau donne un résumé de tous les genres dans lesquels il excelle : portrait et autoportrait, nature morte, évocation de la femme. Cette œuvre paraît plus proche du dessin que de la peinture. Elle se caractérise par un fond blanc, opalescent sur lequel se détachent les figures soulignées d’un trait de contour noir. Cette technique toute en transparence a fait le succès de l’artiste. Pour élaborer un langage pictural commun à ses deux cultures, il puisa à la fois dans la tradition japonaise et dans l’étude de la peinture ancienne occidentale.
1926
Huile sur toile
H. 95,5 ; L. 68,5 cm
Don de l’artiste en 1927
Inv. 1997-52
© Fondation Foujita / ADAGP Paris 2020
Image © Lyon MBA – Photo Alain Basset