La collection d’art du XX^e siècle du musée des Beaux-Arts de Lyon illustre quelques-uns des grands mouvements artistiques qui ont formé et traversé l’art moderne. Construite autour d’artistes majeurs, elle permet également de découvrir des figures essentielles restées en marge de ces courants.

Son histoire commence avec l’effort déployé par le musée dès 1901 pour acquérir des toiles impressionnistes. Parallèlement, des œuvres du XX^e siècle sont retenues dès leur création, comme le tableau Rouen, quai de Paris acheté en 1912, l’année même où Albert Marquet le peint.

Si durant l’Entre-deux-guerres, la politique d’acquisition en direction de l’art moderne se révèle plus modérée, elle évolue sensiblement au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Évaluant l’importance des avant-gardes qui se sont succédé depuis le début du XXe siècle et les manques que présente la collection, le musée acquiert des œuvres caractérisant les nouvelles démarches esthétiques. Il en est ainsi du portrait cubiste de L’Éditeur Eugène Figuière peint par Albert Gleizes en 1913, acheté en 1948, bientôt suivi, en 1954, de l’entrée du Violon de 1911 de Georges Braque, par voie de donation. En 1956, c’est au tour de Tête de femme « Méduse » de 1923 d’Alexeï von Jawlensky d’intégrer la collection pour évoquer le travail de la couleur.

Parallèlement, des acquisitions d’œuvres contemporaines sont effectuées. En 1956, le musée achète le Paysage blond de 1952 de Jean Dubuffet, faisant ainsi figure de précurseur, de même en 1960, avec l’acquisition d’Aube sur la garrigue d’Alfred Manessier, daté de 1958.

Par la suite, ce sont encore de nombreux achats mais également des dons ou des legs qui enrichissent progressivement la collection. En 1997, le legs exceptionnel de la comédienne d’origine lyonnaise Jacqueline Delubac, en est un des exemples les plus prestigieux puisque cet ensemble unique compte, aux côtés de peintures impressionnistes, une vingtaine d’œuvres modernes majeures. Quelques-uns des plus grands noms de l’art du XX^e siècle entrent ainsi au musée – Joan Miró, Jean Fautrier, Victor Brauner, Francis Bacon – tandis que d’autres renforcent leur présence – Fernand Léger, Georges Rouault, Wifredo Lam, Hans Hartung, Édouard Vuillard, Pierre Bonnard, Georges Braque, Jean Dubuffet ou Pablo Picasso. Parallèlement, le dispositif des dations permet l’arrivée de compositions d’autres artistes emblématiques de cette époque tels que Marc Chagall ou Henri Matisse.

Ainsi, l’engagement du musée en faveur de l’art du XXe siècle n’a jamais faibli, ses différents directeurs ayant poursuivi une ambitieuse politique d’acquisition jusqu’à l’entrée récente dans la collection, en 2011, de trois œuvres de Pierre Soulages. La collection nous propose donc une réflexion sur un siècle de création désormais achevé, siècle qui reste, comme en témoignent les œuvres qui rythment le parcours, un laboratoire pour la création d’aujourd’hui.