Nicolas de Staël, La Cathédrale, 1955

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À VOUS DE VOIR

  1. Observez les couleurs, les formes, les textures (aplats, épaisseurs, superpositions, transparences…) présentes dans cette œuvre De quelle façon le peintre les a -t-il organisées ?
  2. À partir du titre donné à ce tableau, repérez les éléments qui évoquent une cathédrale.
  3. Sur quels aspects de cet édifice l’artiste attire-t-il l’attention ? Et par quels moyens ?
  4. Observez comment à partir des lignes et des couleurs, l’artiste a construit un espace pictural. Comment le décririez-vous ?

L’ARTISTE

Nicolas de Staël (Saint-Pétersbourg 1914 – Antibes 1955), artiste français, d’origine russe.
Issu d’une famille aristocratique, Nicolas de Staël est contraint par la Révolution russe de 1917 de s’exiler en Pologne. Après la mort de ses parents, il est envoyé à Bruxelles où, dès l’âge de 16 ans, il commence à étudier la peinture à l’Académie royale des beaux-arts. Dans les années 1930, il s’installe à Paris, puis voyage à travers l’Europe et au Maroc. En 1939, il rejoint la Légion étrangère. Démobilisé en 1941, il s’installe à Nice avec sa compagne peintre, Jeanine Guillou. Il rencontre Alberto Magnelli, Jean Arp, Sonia et Robert Delaunay. Son œuvre s’oriente alors vers l’abstraction et se libère de la technique classique. Il tend à privilégier une nouvelle palette de couleurs, travaillant la matière dans son épaisseur. De retour à Paris, sa première exposition en 1944 l’associe, entre autres, à Wassily Kandinsky. Au début des années 1950, il réintroduit des formes allusives qui le conduisent à opérer une synthèse très personnelle entre abstraction et figuration. Pour Nicolas de Staël, une peinture doit être à la fois  « abstraite en tant que mur, figurative en tant que représentation d’un espace ». Les séries des Footballeurs, des Ateliers puis des Concerts répondent à cette double exigence. Attiré par la lumière du midi, Nicolas de Staël s’installe à Antibes, dans un atelier face à la mer, où il se donne la mort à l’âge de 41 ans.

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L’ŒUVRE

Sur un fond bleu nuit, se détache une imposante cathédrale, aux couleurs claires et lumineuses. Le ciel sombre semble avoir été peint d’un seul geste, alors que le monument est composé de rectangles et de carrés exécutés en camaïeu de gris et blanc, séparés par quelques touches de rouge, de jaune ou de bleu qui semblent illuminer le bâtiment de l’intérieur. Le plus grand des rectangles reprend en réduction la masse de l’édifice.

Comme de nombreuses œuvres de l’artiste de cette époque, le tableau est peint dans une palette chromatique réduite à des gris, noirs, bleus foncés et blancs. Ces couleurs peuvent faire songer à celles utilisées par Diego Vélasquez ou Édouard Manet, que Nicolas de Staël redécouvre à cette époque. Mais l’artiste les utilise ici dans une pâte extrêmement fluide, permettant d’alléger la matière picturale.

Selon le témoignage d’un proche, La Cathédrale, l’une des dernières œuvres de l’artiste, appartient à un ensemble de vues nocturnes de Paris, réalisées au cours de l’été 1954. Françoise de Staël, la seconde compagne du peintre, explicite cette hypothèse, avançant qu’après avoir fait un dessin de Notre-Dame, celui-ci « ait repensé le sujet à Antibes […] érigeant sa propre Cathédrale imaginaire ».

L'ŒUVRE DANS SON CONTEXTE

  • 1953 Mort de Staline.
  • 1954 Premiers monochromes bleus de Yves Klein.
  • 1954-1962 Guerre d’Algérie.
  • 1955 Nicolas de Staël, La Cathédrale, 1955