Lexique | Musée des Beaux Arts

Abbaye de Créteil
Groupe d’écrivains et d’artistes rassemblés autour de la personnalité d’Albert Gleizes qui réalise de 1906 à 1908, dans une propriété de Créteil, une expérience communautaire. Ce lieu fait de liberté et d’amitié devait être propice à la création artistique et littéraire.

Abstraction
Courant artistique qui s’affirme dès 1910 à travers l’œuvre de Wassily Kandinsky et tend à supprimer toute référence à la figuration au profit d’une autonomie des couleurs et des formes, et de leurs qualités sensibles.

Abstraction lyrique
Tendance artistique qui se développe en France après la Seconde Guerre mondiale et qui, en opposition à l’abstraction géométrique, privilégie l’expression libre et directe de l’émotion individuelle. On peut rattacher à cette tendance la peinture de Hans Hartung, ou encore celle de Georges Mathieu, qui initia cette dénomination.

Académie
Compagnie d’artistes, de fondation privée ou publique, qui a pour but de dispenser un enseignement artistique. En Italie, les académies se développent au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, en France, l’Académie royale de peinture et de sculpture est créée en 1648.

Académie de la Grande Chaumière
École d’art privée fondée au début du XXe siècle à Paris, dédiée à la peinture et à la sculpture.

Académie Julian
École d’art privée fondée à Paris en 1867, célèbre pour le nombre et la qualité des artistes qui en sont issus à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.

Académie Moderne
Atelier libre créé en 1924 par les peintres Fernand Léger et Amédée Ozenfant.

Académie Ranson
École d’art privée fondée en 1908 à Paris par le peintre Paul-Elie Ranson. Plusieurs peintres nabis y ont enseigné. Au début des années 1930, de jeunes artistes qui seront parmi les plus actifs de la nouvelle École de Paris, s’y rassemblent autour du peintre Roger Bissière.

Académisme
Terme qui désigne le respect des règles artistiques énoncées par l’Académie. Au XIXe siècle, ce terme prend une signification péjorative et devient synonyme d’un enseignement sclérosé.

Acrylique
Pigment synthétique commercialisé à partir des années 1950. Soluble à l’eau ou avec un diluant spécial, la peinture acrylique permet un travail rapide.

Aplat
Surface de couleur uniforme, sans nuance.

Archaïsme
Période de l’histoire de l’art grec comprise entre 650 et 480 avant J.-C., caractérisée par une simplification et une géométrisation des formes. Par la suite, le terme en vient à rendre compte de l’imitation de la manière et des procédés d’œuvres anciennes.

Art brut
Terme qui apparaît en 1945. Pour le peintre Jean Dubuffet, il désigne des œuvres spontanées, immédiates, brutes, fortement influencées par l’art primitif, les dessins d’enfants ou ceux d’aliénés mentaux qu’il nomme « Les singuliers de l’art ».

Art figuratif
Art qui s’attache à la représentation d’un objet. C’est depuis la naissance de l’art abstrait et en opposition avec celui-ci, que le terme « art figuratif » est apparu pour se référer à toute forme d’art maintenant des références au monde matériel (paysage, figure humaine, objet, etc.).

Art informel
Terme utilisé en 1951 par le critique d’art Michel Tapié, pour qualifier les œuvres non figuratives, présentées au sein de l’exposition « Véhémences confrontées », privilégiant matières, traces et tâches de couleurs au détriment de la forme. Par la suite, Michel Tapié retiendra pour d’autres manifestations comme « Signifiants de l’informel », le travail sur la matière de Jean Dubuffet, Jean Fautrier, ou encore d’Antoni Tàpies.

Art roman
Style qui se développe en Occident chrétien, au Moyen âge, fin Xe – début XIIe siècle et qui s’applique aussi bien à la peinture et à la sculpture qu’à l’architecture.

Automatisme
Procédé d’écriture ou de dessin qui consiste à laisser la main aller librement sur le support, sans projet déterminé, donnant ainsi libre cours à l’inspiration inconsciente. Ce procédé a été particulièrement utilisé par les écrivains et les artistes surréalistes.

Avant-garde
Terme emprunté au vocabulaire militaire qui désigne les troupes envoyées en avant de la progression d’une armée. Il est aussi utilisé à partir du XXe siècle pour qualifier des artistes ou des œuvres qui manifestent une volonté de rompre radicalement avec des traditions, des conventions ou des écoles établies.

Ballets russes
Compagnie de ballets créée en 1909 par Serge Diaghilev à Saint-Pétersbourg, installée à partir de 1917 à Paris, puis à Monte-Carlo. Lieu de création, cette compagnie s’est alimentée des courants artistiques les plus novateurs et a favorisé la rencontre des plus grands artistes de l’époque : danseurs (Nijinski, Lifar…), chorégraphes (Massine, Balanchine…) musiciens (Prokofiev, Stravinski, Satie…) et peintres (Picasso, Matisse, Braque…), ces derniers étant sollicités pour la conception de costumes et de décors.

Blanc d’Espagne
Blanc de craie lavée et purifée.

Bohème
Terme désignant une vie sans règle, fantaisiste, en marge de la société.

Brou de noix
Teinture brune obtenue à partir de l’enveloppe verte recouvrant la coque des noix. Cette teinture est traditionnellement utilisée par les artisans ébénistes.

Cadavre exquis
Procédé inventé par les surréalistes qui consiste à écrire ou dessiner à plusieurs, tour à tour, sur un même support. Chacun écrit ou dessine sans voir ce qui a été réalisé auparavant. Ce procédé aboutit ainsi à une œuvre composite imprévisible.

Camaïeu
Différents tons d’une même couleur.

Cartel
Plaque posée à côté d’une œuvre dans un musée, indiquant le plus souvent son titre, son auteur et sa date de création.

Cercle chromatique
Représentation conventionnelle des couleurs disposées sur un cercle.Inventé au XIXe siècle par le chimiste Michel-Eugène Chevreul, le cercle chromatique définit pour les peintres trois couleurs « primaires » : le jaune, le rouge et le bleu, ainsi que trois couleurs « secondaires » résultant d’un mélange : le vert (jaune+bleu), l’orangé (rouge+jaune) et le violet (bleu+rouge). Certaines de ces couleurs sont dites « complémentaires » : le rouge et le vert, le bleu et l’orangé, le jaune et le violet. Leur rapprochement au sein des œuvres est censé renforcer mutuellement leur intensité.

Cerne
En peinture, ligne qui consiste à marquer le contour d’une forme.

Champ
Espace ou surface contenue dans les limites d’un cadre.

Châssis d’un tableau
Cadre sur lequel on fixe la toile par des clous.

CoBrA
Fondé à Paris en 1948, le groupe CoBrA est composé de peintres (Guillaume Corneille, Constant, Karel Appel, Pierre Alechinsky, Asger Jorn), de poètes (Christian Dotremont, Jean Raine) ou encore de cinéastes (Luc De Heusch) dont le mot d’ordre est « Expérimenter ! ». Aussi CoBrA est-il un véritable laboratoire d’expériences artistiques à la fois collectives et individuelles.
Le terme de CoBrA est composé des premières lettres de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam, soit les capitales des trois pays dont sont originaires les artistes.

Collage
Technique qui apparaît au début du XXe siècle et qui consiste à utiliser des morceaux de papier divers, des photographies ou encore de petits objets. L’un des premiers collages réalisé est une œuvre de P. Picasso intitulée Nature morte à la chaise cannée, en 1912.

Couleur pure
Couleur appliquée sans avoir fait l’objet d’un mélange.

Couleur-lumière
Phénomène physique qui s’appuie sur le pouvoir lumineux de certaines couleurs et de certains pigments. En effet, selon les lois physiques de la lumière, certaines couleurs sont renvoyées tandis que d’autres sont absorbées par la matière des objets, des corps. Les artistes, tel que H. Matisse, qui s’appuient sur ces lois physiques, ne traduisent pas la lumière selon une approche traditionnelle (clair-obscur, dégradé) mais en tenant compte du pouvoir lumineux de la couleur ainsi que de son intensité, de sa surface et de sa juxtaposition avec d’autres couleurs.

Cubisme
Mouvement artistique qui apparaît en France vers 1906-1907 et qui se développe au cours des années 1910. Rejetant la démarche imitative de l’art et la conception de l’espace pictural hérité de la Renaissance, le cubisme constitue la révolution esthétique majeure du début du XXe siècle. C’est la leçon de Paul Cézanne (dont l’œuvre est exposée à Paris en 1907) mais aussi la découverte des arts primitifs qui ouvrent la voie aux travaux de Pablo Picasso (Les Demoiselles d’Avignon, 1907) et de Georges Braque (Nu debout, 1907/1908).
L’évolution esthétique du mouvement comporte trois étapes : le cubisme cézannien (1907-1909) qui simplifie et géométrise les formes ; le cubisme analytique (1909-1912) qui multiplie les points de vue et fait éclater la forme en un jeu de facettes multiples ; le cubisme synthétique (1912-1914) qui introduit les papiers collés et réintroduit la couleur sous forme d’aplats.
Aux côtés de P. Picasso et G. Braque, différents peintres (A. Gleizes, F. Léger, J. Metzinger, H. Le Fauconnier…) et sculpteurs (H. Laurens, O. Zadkine, J. Lipchitz…) participent à ce mouvement.

Dation
Le dispositif de la dation permet aux contribuables de régler certains impôts (droits de donation, de succession et de partage, ainsi que l’impôt de Solidarité sur la Fortune) par la remise à l’État d’œuvres d’art ou d’objets de collection, sous réserve que ceux-ci présentent un intérêt historique et patrimonial exceptionnel. Inscrites à l’inventaire d’un musée national, les œuvres ainsi acquises peuvent être ensuite déposées au sein des collections d’un musée qui en fait la demande.

Designer
Créateur qui conçoit des objets usuels en prenant en compte à la fois leur aspect esthétique, leur caractère fonctionnel et les impératifs de production.

Écoles des Beaux-Arts
Fondées au XIXe siècle, ces écoles proposent alors un enseignement académique pour les disciplines artistiques dites des beaux-arts : dessin, peinture, gravure, sculpture.

Expressionnisme
Mouvement artistique européen de la fin du XIXe siècle, qui s’affirme au début du XXe siècle et plus particulièrement dans les pays nordiques.
Caractérisé par une vision émotionnelle et subjective du monde, ce courant se manifeste en Allemagne au sein de deux groupes : Die Brücke (« le Pont ») fondé à Dresde en 1905 et Der Blaue Reiter (« le Cavalier bleu ») créé à Munich en 1911. S’inspirant des œuvres de leurs aînés, tels que Vincent van Gogh et Edvard Munch, les artistes retiennent les possibilités expressives de la couleur, de la touche et des formes. Autant d’éléments pour exprimer leur sensibilité qui s’exaspère face au malaise économique et social d’une société qui, en 1914, court à la guerre.

Facture
Terme qui participe à caractériser la manière dont est peinte une œuvre. La facture d’un tableau se définit par l’épaisseur de la pâte, la répartition des empâtements et l’orientation de la touche.

Fauvisme
Mouvement pictural qui rassemble en France des peintres effectuant, entre 1904 et 1907, des recherches communes sur la couleur. Se réclamant des audaces chromatiques de V. van Gogh et de P. Gauguin, ils privilégient l’emploi de couleurs pures, qu’ils posent en aplats. Le fauvisme doit son nom au critique d’art Louis Vauxcelles qui, au Salon d’Automne de Paris de 1905, qualifie de « cage aux fauves » la salle où sont exposées des compositions novatrices à la palette particulièrement vive. André Derain, Raoul Dufy, Albert Marquet, Henri Matisse, Maurice de Vlaminck sont les principaux représentants de ce mouvement.

Fayoum (Portraits dits du)
Exécutés en Egypte dans la région du Fayoum, pendant l’Antiquité, ces portraits étaient réalisés du vivant du modèle et peints généralement à l’encaustique sur un support de bois. Après la mort du défunt, ils étaient posés sur le visage de ce dernier, maintenus par des bandelettes. Ces portraits ont été redécouverts au cours de la seconde moitié du XIXe siècle.

Futurisme
Mouvement esthétique et littéraire d’origine italienne, fondé par le poète Marinetti qui en publie le premier manifeste à Paris en 1909. Produit de l’essor de l’Italie au début du siècle et du dynamisme des villes telles que Milan et Turin, le futurisme rejette le culte du passé, exalte le monde moderne (la rue, la machine, la vitesse) et privilégie l’étude du mouvement et sa décomposition.

Gouaches découpées
Procédé qui consiste à recouvrir de gouache de grandes feuilles de papier puis à les découper et ensuite à les rassembler, les coller, les associer ou les dissocier. Inventé par Henri Matisse, ce procédé a permis à l’artiste de « sculpter les couleurs avec les ciseaux »

Guerre d’Espagne
Guerre civile espagnole qui oppose de juillet 1936 à avril 1939, nationalistes et républicains et qui s’achève par la défaite de ces derniers et l’établissement de la dictature du général Franco.

Haute pâte
Procédé inventé par le peintre J. Fautrier dans lequel la matière posée sur le support est constituée d’épaisseurs de papiers entassés, mêlés à du pastel, de la colle et de la peinture à l’huile.

Icône
Dans la tradition chrétienne orthodoxe, ce terme désigne une image exécutée sur un panneau de bois représentant une figure religieuse.

Impressionnisme
Mouvement pictural qui doit son nom à l’œuvre de Claude Monet Impression, soleil levant, réalisée en 1872. Rassemblant des peintres qui privilégient la sensation visuelle, l’impressionnisme accorde de l’importance au fugitif et à l’éphémère. Travaillant pour cela de préférence sur le motif, les paysagistes du groupe quittent l’atelier, peignent en plein air et se montrent attentifs au rendu de la lumière naturelle. Les œuvres sont réalisées directement sur la toile, à l’aide de couleurs claires, apposées selon un jeu de touches divisées. Fortement critiqué à ses débuts, ce mouvement qui se manifeste à Paris, notamment de 1874 à 1886 à travers huit expositions organisées par les artistes, constitue une rupture avec la peinture académique et marque les débuts de l’art moderne.

Japonisme
Courant artistique et mode qui traversent l’Europe après la réouverture du Japon, en 1854. La découverte de la culture japonaise influence la peinture, l’architecture et les arts décoratifs occidentaux. Les artistes européens découvrent et collectionnent les objets japonais et plus particulièrement les estampes, notamment celles d’Hiroshige (1797-1858), d’Hokusaï (1760-1849), ou d’Utamaro (1753-1806). Ils en retiennent cette manière si particulière de signifier le volume par la ligne, de rendre compte de l’espace par des couleurs cloisonnées et posées en aplat, et une fragmentation de l’image par le biais de cadrages audacieux.

Kakémono
Peinture japonaise sur soie ou sur papier, étroite et haute, suspendue verticalement et que l’on peut enrouler autour d’un bâton de bois.

Maroufler
Procédé qui consiste à coller un support sur un autre support généralement pour renforcer sa solidité. On peut également maroufler une toile peinte sur un mur.

Méduse
Personnage de la mythologie grecque, Méduse est décrite comme une créature monstrueuse, à la chevelure de serpents, aux dents de sanglier et aux ailes d’or, dont le regard pétrifie tous ceux qui osent la regarder. C’est le héros Persée qui la tue en se servant de son bouclier poli comme miroir pour ne pas croiser ses yeux.

Métamorphoses (Les)
Cette épopée mythologique en quinze livres, composée par Ovide à la fin du Ier siècle avant J.-C., retrace l’histoire du monde, du chaos primitif à l’apothéose de César. S’y enchaînent des légendes de transformations de dieux ou d’hommes en animaux, en plantes ou en objets.

Mise au carreau
Procédé de reproduction et d’agrandissement de dessins par quadrillage.

Motif
En arts plastiques ce terme désigne le thème d’une œuvre. En arts appliqués, il désigne un ornement le plus souvent répété.

Nabis
Terme hébreu, signifiant « prophète », choisi en 1888 par de jeunes artistes comme Paul Sérusier, Pierre Bonnard et Maurice Denis, pour désigner leur groupe. Souhaitant s’écarter d’une démarche imitative de l’art et s’affranchir des règles traditionnelles, les nabis élaborent une nouvelle esthétique en s’appuyant sur l’exemple de la peinture de P. Gauguin, de la peinture symboliste et des estampes japonaises. Autant d’influences avec lesquelles ils conçoivent des tableaux de chevalet, mais aussi des travaux d’arts appliqués, contribuant ainsi au renouvellement des arts décoratifs à la fin du XIXe siècle.

Néo-impressionnisme
Mouvement pictural de la fin du XIXe siècle dont G. Seurat et P. Signac sont les principaux représentants. Le néo-impressionnisme est l’application à la peinture de la division des couleurs, issue des théories scientifiques de Chevreul, auteur de La loi des contrastes simultanés des couleurs (1839).

Néo-plasticisme
Né en 1920 sous l’impulsion de P. Mondrian et avec le soutien du groupe De Stijl fondé par Theo Van Doesburg, ce mouvement artistique est la transposition des termes « Nieuwe beelding », signifiant « la nouvelle image du monde ». Il cherche à élaborer une perfection formelle grâce à une épuration des lignes en horizontales et verticales, venant délimiter des champs colorés.

Néo-primitivisme
Courant artistique qui se développe en Russie entre 1907 et 1912, et dont les représentants trouvent leur inspiration en faisant référence aux sources, au style de l’art populaire russe (enseignes, icônes, gravures populaires sur bois) et aux dessins d’enfants. Les artistes privilégient alors pour thèmes, des sujets du quotidien qu’ils peignent de manière expressive et simplifiée, en utilisant des couleurs vives.

Novecento
Terme italien, signifiant «XXe siècle » et désignant un mouvement artistique italien formé à Milan en 1922 par le critique Margherita Sarfatti. Opposé à la notion d’avant-garde et au futurisme, le Novecento se doit « d’être populaire et d’attirer le public ». Bien que non défini par une doctrine esthétique rigide, ce mouvement prône la nécessité de renouer avec l’art classique italien. À la fin des années 1920, le Novecento est récupéré par le gouvernement de Mussolini et devient malgré lui le vecteur des valeurs fascistes : la famille, le travail, la nation, le sport et le courage. Achille Funi et Mario Sironi sont alors les artistes les plus actifs du mouvement, qui s’éteint en 1933.

Orphisme
Terme inventé en 1912 par Guillaume Apollinaire en référence à son poème Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée (1911). Il est employé pour caractériser les œuvres créées par R. Delaunay au début des années 1910 et au sein desquelles l’artiste exalte la couleur et le mouvement.

Patine
Coloration et modification de l’aspect de certaines surfaces par l’action du temps. C’est aussi la coloration naturelle ou artificielle de la surface des sculptures.

Planéité
Désigne le caractère plan du support. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, certains peintres affirment la planéité du support. Auparavant les artistes n’avaient aucune considération pour cette notion et mettaient tout en œuvre pour créer dans leurs représentations une illusion de profondeur.

Plongée
Terme emprunté au vocabulaire de la photographie, caractérisant un cadrage où le sujet se trouve en dessous de l’appareil photographique. En d’autres termes, c’est une vue observée par le dessus.

Polyptyque
Ensemble de plusieurs panneaux peints (voire sculptés) liés entre eux, articulés ou non.

Primitivisme
Tendance qui reflète l’intérêt de nombreux artistes modernes pour l’art et la culture des sociétés tribales, qu’elles soient africaines ou océaniennes.

Psychanalyse
Méthode thérapeutique fondée à Vienne par Sigmund Freud à partir de 1885 et reposant sur l’étude des processus mentaux inconscients.

Rayonnisme
Mouvement pictural russe fondé à Moscou, vers 1909, par Mikhaïl Larionov. Les œuvres créées par l’artiste se composent de faisceaux de lignes colorées identiques à des rayons lumineux, d’où le terme de rayonnisme retenu pour qualifier le mouvement. Constituant l’une des premières manifestations de la peinture abstraite, celui-ci s’achève en 1915, après la publication, en 1913, du Manifeste du rayonnisme rédigé par Larionov.

Ready-made
Terme qui désigne une œuvre d’art créée à partir d’un ou de plusieurs objets détournés de leur fonction d’usage. Les premiers ready-made ont été inventés à partir de 1913-1915, par Marcel Duchamp.

Réserve
Terme utilisé pour caractériser dans une œuvre finie, une partie non peinte du support. On dit alors de celle-ci qu’elle est laissée « en réserve ».

Retour à l’ordre
Tendance qui incite les artistes, au lendemain de la Première Guerre mondiale, dans le contexte d’une société qui tente de se reconstruire, à envisager de nouveau la figuration, à reconsidérer les maîtres anciens et le « beau métier », c’est-à-dire de créer de manière classique, traditionnelle.

Robot
Terme qui provient du tchèque robota « travail forcé ». Il est utilisé pour la première fois dans la pièce Rur de Karel Capek (1924) pour désigner des ouvriers artificiels.

Salon d’Automne
Exposition d’art créée à Paris en 1903 au Petit Palais, puis installée à partir de 1904 au Grand Palais. Le choix de l’automne comme saison de présentation permet aux artistes de présenter des œuvres réalisées en extérieur durant l’été, mais aussi de se démarquer des salons officiels se tenant au printemps. Le Salon d’Automne se singularise par sa pluridisciplinarité, puisque se trouvent présentés côte à côte peintures, sculptures, photographies, dessins, gravures, arts appliqués.

Salon des Indépendants
Exposition d’art qui se tient chaque année à Paris depuis 1884. Organisé par la Société des artistes indépendants, ce salon rassemble ceux qui revendiquent une indépendance dans leur création.

Salon des Refusés
Se tient à Paris en 1863. Autorisé par Napoléon III, il rassemble les œuvres refusées au Salon officiel dont Le Déjeuner sur l’herbe de Manet. Ce Salon est l’une des illustrations de l’émergence en peinture, dans la seconde moitié du XIXe siècle, d’une modernité qui s’oppose au goût officiel.

Salon officiel
Lieu d’exposition périodique d’artistes vivants. Il occupe une place artistique essentielle dans la vie artistique du XIXe siècle, car c’est pratiquement le seul lieu où les artistes peuvent montrer leurs œuvres. Pour pouvoir être exposées, ces dernières sont soumises à l’appréciation d’un jury.

Salons
Lieux d’expositions périodiques d’œuvres d’artistes vivants.

Suprématisme
Mouvement d’avant-garde russe qui se développe entre 1913 et 1918, et aboutit à une forme d’abstraction absolue. Elaboré par Kasimir Malévitch et théorisé dans son Manifeste du suprématisme en 1915, ce mouvement propose une réflexion sur l’espace, la forme et la couleur.

Surréalisme
Mouvement artistique et littéraire, né en France et défini en 1924 dans le premier manifeste par l’écrivain André Breton comme « automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, (…) le fonctionnement réel de la pensée ». En accord avec ces principes, les artistes surréalistes pratiquent l’écriture ou le dessin automatiques, le cadavre exquis, proposent des associations insolites d’objets, ou encore créent des collages, des frottages,etc. Ce faisant, ils cherchent à libérer les richesses de l’inconscient et à parvenir à une connaissance du plus profond de l’homme. Entre 1933 et le début de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement s’internationalise (Belgique, Tchécoslovaquie, Suisse, Angleterre, Japon, etc.). Après la guerre, l’histoire du mouvement surréaliste se poursuit jusqu’en 1969 avec son cortège de ruptures et d’exclusions.

Symbolisme
Mouvement artistique qui s’exprime entre 1886 et 1900 dans tous les domaines de la création (arts plastiques, musique, littérature). Les symbolistes rejettent le naturalisme et le matérialisme, s’adressent à l’esprit et l’imagination, s’évadent dans le rêve et la mélancolie. Pierre Puvis de Chavannes, Gustave Moreau, Odilon Redon, James Ensor, Edward Burne-Jones, Edvard Munch figurent parmi les peintres symbolistes.

Témoignage
Formé à Lyon autour du poète, critique et galeriste Marcel Michaud (1898-1958), le groupe Témoignage rassemble des artistes à tendance surréaliste, fortement marqués par l’ésotérisme : des peintres (J. Bertholle, J. Le Moal), des sculpteurs (Etienne-Martin, F. Stahly), mais aussi des poètes ou des musiciens. Créé durant le Front Populaire en 1936, Témoignage expose à Lyon, puis à Paris. Les expositions sont accompagnées d’une revue, Le Poids du Monde, sorte de manifeste qui aborde des sujets variés comme la danse, le théâtre, la musique, la peinture, la sculpture ou encore la poésie. Le groupe se sépare en 1940.

Triptyque
Ouvrage de peinture composé de trois panneaux assemblés. Les deux panneaux latéraux sont susceptibles de se rabattre sur le panneau central en le recouvrant exactement.

Valet de Carreau
Regroupement d’artistes de l’avant-garde russe qui s’est effectué à Moscou entre 1910 et 1913.

« Art dégénéré »
Productions artistiques considérées par le régime nazi comme abâtardies et subversives, et donc signes du déclin culturel de certains artistes. Cette qualification désigne au départ les arts plastiques, puis est étendue aux autres expressions artistiques. Schönberg et Bartok, compositeurs de musique ou Fritz Lang, cinéaste, ont ainsi été qualifiés « d’artistes dégénérés ». En 1937, les nazis organisèrent à Munich l’exposition « Entartete Kunst » (M. Chagall et A. Jawlensky en firent partie). L’« Entartung », la dégénérescence, est un terme emprunté à la biologie : il suppose qu’un objet a perdu certains de ses traits distinctifs au point de cesser d’appartenir à son espèce d’origine. Cette exposition faisait pendant à l’exposition de l’art officiel nazi « 2000 ans de culture allemande ».