L'ŒUVRE EN LIGNE
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À VOUS DE VOIR
- Quels éléments plastiques (lignes, formes et couleurs) animent ce tableau ?
- Repérez leur organisation sur la surface de la toile. Quels principes guident la composition ?
- Bram van Velde est connu pour réfléchir longuement à l’élaboration de ses œuvres. Comment peut-on percevoir cette démarche dans cette œuvre ?
L’ARTISTE
Abraham Gerardus van Velde, dit Bram van Velde (Zoeterwoude, Pays-Bas, 1895 – Grimaud, France, 1981), artiste néerlandais.
Né dans une famille modeste, Bram van Velde s’intéresse très tôt au dessin. Après l’école primaire, il entre comme apprenti dans une firme de peinture et de décoration intérieure à La Haye où il s’initie à la technique de la peinture à l’huile. Il y explore les genres traditionnels du portrait et de la nature morte grâce à l’étude des maîtres anciens. En 1922, il est envoyé par son entreprise en Allemagne afin de se perfectionner dans le domaine de la décoration. Au cours de son séjour à Worpswede au sein d’une colonie d’artistes expressionnistes, Bram van Velde découvre le pouvoir expressif de la couleur, la liberté de la touche et met en place les fondements de son langage plastique. En 1924, il s’installe à Paris, puis séjourne en Corse et à Majorque jusqu’à la déclaration de la guerre d’Espagne en 1936 où il regagne la France. Ses recherches sur la nature morte vont le conduire à se détacher progressivement du réel pour développer une peinture abstraite où il affirme un style très personnel, nourri de visions intérieures : « Peindre, précise t-il, c’est toucher le vrai. C’est faire surgir la vision dont j’ai besoin. »
Après la Seconde Guerre mondiale, période pendant laquelle il cesse de peindre, Bram van Velde poursuit son œuvre.
En 1945, il rencontre à Paris Marcel Michaud, un important marchand d’art lyonnais. Ce dernier s’enthousiasme pour son œuvre et l’expose dès juin avec d’autres artistes de sa galerie Folklore. Cette rencontre donne lieu à plusieurs collaborations entre les deux hommes dans les années suivantes, notamment à Paris, à la galerie M.A.I., dont Marcel Michaud, désirant s’installer dans la capitale, venait de reprendre la direction. Le 21 mars 1946, son inauguration a lieu avec la présentation de vingt-cinq toiles et gouaches représentant la quasi-totalité de l’œuvre de Bram van Velde.
Après avoir traversé une période de grande solitude, et ce malgré le soutien de Samuel Beckett qu’il a rencontré en 1937 par l’intermédiaire de son frère Geer, Bram van Velde acquiert à partir des années 1960 une reconnaissance nationale et internationale. Il reçoit alors de nombreuses distinctions. Son importante production de lithographies, contrairement à son corpus très réduit de peintures, a largement participé à la diffusion de son œuvre.
L’ŒUVRE
Couleurs contrastées, diagonales, lignes diagonales, horizontales, cercles, triangles qui se répondent : cette composition présente des éléments et une organisation caractéristiques des productions de Bram van Velde.
Exécutée à l’aide d’un médium plutôt fluide qui laisse apparaître des coulures, cette composition conduit le spectateur à porter son attention sur la surface de la toile, où les couches de peinture se superposent les unes aux autres, dans un procédé de recouvrement que l’artiste pratique fréquemment dans ses œuvres. La spontanéité de la touche et l’apparente rapidité avec laquelle Bram van Velde semble avoir exécuté ce tableau contrastent avec la lenteur de son processus de création, long travail de maturation exigeant parfois plusieurs semaines de travail pour aboutir à l’œuvre finale.
Au cours des années 1930, Bram van Velde se détache progressivement de la figuration. La composition Sans titre (Le Cheval majeur), 1945 (?) est caractéristique de ce processus : aucune allusion au monde visible ne transparait désormais de la toile malgré son titre posthume.
L'ŒUVRE DANS SON CONTEXTE
- 1941 (7-8 décembre) Attaque aérienne japonaise sur Pearl Harbor et entrée en guerre des États-Unis.
- 1941-1942 (20 janvier) Conférence de Wannsee : adoption et mise en place de la « Solution finale de la question juive en Europe » par l’Allemagne nazie.
- 1944 (6 juin) Débarquements en Normandie et en Provence (15 août) : la France est progressivement libérée. Droit de vote et d’éligibilité des femmes.
- 1945 (?) Bram van Velde, Sans titre (Le Cheval majeur), 1945 (?)