Acquisitions 2023

Fleury Richard, La Grotte de La Balme
Fleury Richard,
La Grotte de La Balme, 1809-1810
Image © Lyon MBA - Photo Martial Couderette
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Fleury Richard, La Grotte de La Balme
Fleury Richard
La Grotte de La Balme, 1809-1810, dates estimées
Image © Lyon MBA - Photo Martial Couderette

Fleury Richard (1777-1852), La Grotte de La Balme, vers 1809-1810

Huile sur toile. H. 89 cm, L. 57 cm

Don du Cercle Poussin en 2023

À l’été 1809, le peintre lyonnais Fleury Richard effectue un voyage en Dauphiné en compagnie de son confrère Alexandre Louis Millin du Perreux ; tous deux sont à la recherche de sites qui pourront leur servir de décors pour de futurs tableaux. Leur itinéraire les conduit, lorsqu’ils quittent Lyon en remontant le long du cours du Rhône, jusqu’au village de La Balme dont ils découvrent la grotte.

Fascinés, ils décident de s’arrêter plus longuement à leur retour, afin de réaliser des études sur le motif. Ce travail donne lieu l’année suivante à un tableau exposé par chacun des deux peintres au Salon parisien. Richard situe en ces lieux la mort de saint Paul ermite, veillé par saint Antoine (Digne-les-Bains, musée Gassendi). L’œuvre acquise par le musée des Beaux-Arts présente le même décor, dans un format identique, mais cette fois sans personnages.

L’artiste focalise son regard sur la minéralité du site, la description des rochers et de la géologie du lieu, dans cette salle intérieure de la grotte d’une grande ampleur, qui sont ici l’unique sujet. Il s’inscrit dans un intérêt pour les grottes propre à son temps, porté par la curiosité scientifique. Le site est alors ouvert à la visite depuis deux ans et connaît un succès auprès des artistes et du public qui ne se démentira pas par la suite.

Ce paysage témoigne de la diversité d’inspiration d’un peintre connu avant tout comme l’initiateur du goût pour la représentation du « passé national » en ce début du XIXe siècle et vient compléter un ensemble important, constitué par l’achat en 1988 de son fonds d’atelier.

 

Tête d'oriental
Alexandre Hesse
Tête d'oriental
Image © Lyon MBA - Photo Martial Couderette

Alexandre Hesse (1806-1879), Tête d’Oriental, vers 1868-1870

Pierre noire, craie blanche et pastel sur papier. H. 62 cm. L. : 48,5 cm

Don de l’Association des Amis du musée en 2023

En 1868, le peintre Alexandre Hesse reçoit la commande du décor du plafond de la salle de la corbeille, située au centre du Palais du Commerce, à Lyon. Cet édifice, élevé par l’architecte René Dardel, est l’un des monuments majeurs de la reconfiguration de la presqu’île conduite, sous le Second Empire, par le préfet Vaïsse. La composition prévue est de taille imposante (8,5 x 4,35 m) et sera réalisée à l’huile sur toile en atelier, avant d’être marouflée. Le sujet retenu est une Apothéose de la Ville de Lyon, dont la figure allégorique est entourée des peuples qui commercent avec la cité.

Cette étude de dimensions imposantes prépare le visage d’un Oriental portant un turban. Selon le processus dont il a coutume, Hesse travaille chaque détail, chaque personnage, par des dessins très poussés dans l’exécution, réalisés aux trois crayons, parfois avec l’emploi du pastel. Leur singularité est de présenter un tel soin alors qu’il ne s’agit que d’études, non destinées à être commercialisées. Le modèle employé par l’artiste n’était probablement pas oriental et il ne présente aucune caractérisation spécifique. Il affiche davantage l’héritage d’une tradition classique, qui emprunte autant aux décors du XVIIe siècle français de Charles Le Brun qu’à la peinture vénitienne de la Renaissance. Il s’agit de la première œuvre de Hesse et du premier témoignage du chantier du Palais du Commerce à intégrer les collections.