Edgar Degas (1834-1917), Étude de jeune femme nue jouant de la trompe et deux études du corps drapé, pour Saint Jean-Baptiste et l’ange, vers 1857
Crayon graphite sur papier, H. 27 cm, L. 38,8 cm
Achat avec le concours de l’association des Amis du musée et de mécènes privés en 2020
Un important dessin de jeunesse d’Edgar Degas vient compléter le fonds d’œuvres de l’artiste conservé dans la collection du musée, offrant un panorama plus large de sa carrière.
Réalisée alors que l’artiste se trouve en Italie, cette œuvre prépare un projet de composition demeuré inabouti sur le thème de saint Jean-Baptiste et l’ange. Si aucune peinture n’a finalement vu le jour, car l’artiste est demeuré insatisfait, une séquence de plus de quarante dessins peut être reliée à ce projet. Le sujet choisi, emprunté à l’Apocalypse de saint Jean, peut de prime abord sembler déroutant au regard de la suite de la carrière de Degas. Son parcours initial semble en effet répondre aux normes d’un cursus traditionnel, durant lequel il multiplie les académies, les copies, admire les maîtres anciens et s’envisage peintre d’histoire, le genre considéré alors comme majeur.
L’artiste imagine pour cette composition un ange jouant de la trompe, guidant saint Jean-Baptiste. Cette étude est préparatoire à ce personnage, représenté d’abord nu, puis drapé. Degas saisit le positionnement du corps en mouvement, avec un souci de naturel, pour lequel un parallèle semble déjà sensible avec certaines sculptures ultérieures de danseuses. Il s’attache à la vérité du geste, qui constitue un fil conducteur de l’ensemble de son travail.
Hippolyte Flandrin (1809-1864), Le Martyre de saint Jean, 1839-1840
Crayon graphite et estompe sur papier avec mise au carreau, H. 99 cm, L. 90,8 cm
Don de Raphaël Aracil de Dauksza et Damien Dumarquez en 2020
Cette étude est un carton au quart d’exécution pour l’une des compositions réalisées par Hippolyte Flandrin sur les murs de la chapelle Saint-Jean l’Évangéliste, située dans le bas-côté sud de l’église Saint-Séverin, à Paris. Ce décor est la première commande de peinture monumentale reçue par l’artiste, à son retour de Rome en 1839. Chacune des parois est divisée en deux registres, illustrant des épisodes de la vie du saint dont la chapelle porte le vocable. Très marqué par les grands exemples du passé admirés en Italie, le peintre opte pour travailler directement sur le mur, en utilisant la cire comme médium. Selon son habitude, les compositions sont préparées par de multiples études, dont ce carton constitue le stade ultime avant d’affronter le mur.
Saint-Cyr-Girier (1837-1911), Paysage de l’île Barbe, vers 1895
Huile sur toile, H. 138 cm, L. 201 cm
Don de Jacques Caton en 2020
Formé à la peinture en autodidacte, Saint-Cyr-Girier s’attache dans son œuvre aux paysages des environs de Lyon, qu’il expose avec succès, s’imposant comme l’un des artistes les plus importants dans ce genre à la fin du XIXe siècle sur la scène artistique régionale. Cette œuvre représente l’île Barbe, située sur la Saône, en amont de la ville, un lieu mythique dans l’imaginaire lyonnais. Son format ambitieux la distingue et laisse à penser qu’il pourrait s’agir du décor qu’il réalise en 1895 pour la brasserie du quai de la Pêcherie. Il s’agirait dans ce cas d’un témoin important de ces décors de cafés, qui connaissent alors un grand développement mais qui pour la plupart ont aujourd’hui disparu.
Jacques Martin (1844-1919), Vase de fleurs, vers 1890-1900
Huile sur toile, H. 89,3 cm, L. 115,9 cm
Don de Véronique Bérard en 2020
C’est en parallèle d’une carrière dans l’industrie que Jacques Martin se consacre, d’abord en amateur, à la peinture. Ses tableaux de fleurs sont très vite remarqués pour leur brio, le consacrant comme l’une des principales figures de la scène artistique lyonnaise au tournant des XIXe et XXe siècles. Ses compositions, construites selon des principes classiques dans le droit fil de la tradition, jouent d’une facture libre, vigoureuse et enlevée, qui emprunte certains traits à Auguste Renoir. Ce tableau, d’un format ambitieux, a sans doute été présenté lors d’un Salon lyonnais ou parisien. Il reprend des accessoires récurrents, tel le vase bleu. Il provient de la collection constituée par Léon Bérard (1870-1956), éminent médecin, professeur à la faculté de Lyon et pionnier de la lutte contre le cancer.