Callidice
Information sur l’artiste
René Duvillier [Oyonnax, 1919 - Paris, 2002]
Après la Seconde Guerre mondiale, René Duvillier rencontre les artistes de la Nouvelle École de Paris : il côtoie Poliakoff et Hartung, mais aussi des peintres de sa génération, tels Jean Degottex et Jean Messagier avec lesquels il est exposé à la galerie « À l‘Étoile Scellée » dirigée par André Breton.
Découvrant l’océan pour la première fois en 1954, l’artiste est fasciné par la force des éléments, l’énergie et le tumulte des vagues. Il s’attache alors à retranscrire ses sensations de vertiges dans des séries de peintures et d’encres sur papier, grâce à un geste ample, libéré d’une représentation figurative, qui le rapproche de l’abstraction lyrique et de l ‘expressionnisme abstrait qui se développe alors aux États-Unis.
À la même époque, Duvillier est lié à un groupe d’artistes surnommé, de manière quelque peu réductrice, les « nuagistes ». Frédéric Benrath, René Laubiès ou encore Pierre Graziani, aux côtés de Duvillier, développent chacun un geste très libre qui suggère un monde intérieur tourmenté, faisant parfois allusion à une nature menaçante.
Parallèlement à sa peinture, Duvillier élabore un travail sur papier reprenant des thématiques similaires : violence des éléments naturels, alliance des énergies contraires comme le feu et l’eau, références à la mythologie ou encore aux astres.
Œuvre tardive réalisée vers 1990, Callidice fait référence à l’un des épisodes du chant de l’Odyssée qui relate le mariage d’Ulysse avec la reine Callidicé. Le récit des aventures d’Ulysse raconte ses rencontres avec des personnages mythologiques et sa lutte pour parvenir à rejoindre son foyer à Ithaque. Duvillier utilise des taches bleue et rouge pour exprimer cette épopée maritime, guerrière et sanglante.
Vers 1990
Techniques mixtes sur support papier
H. 65 ; L. 50 cm
Don de Laurent Duvillier en 2020
© ADAGP Paris 2020