T. 1955-33
Information sur l’artiste
Hans Hartung (Leipzig, 1904-Antibes, 1989)
T. 1955-33, 1955.
© Lyon MBA / Photo Ojéda-Le Mage © ADAGP, Paris 2020
Hans Hartung passe sa jeunesse à Dresde où il visite assidûment les musées. Il s’intéresse à l’art de Rembrandt et de Goya. Parmi ses contemporains, son admiration va à Kokoschka et à Nolde, ainsi qu’aux gravures des artistes de l’avant-garde expressionniste. À Leipzig, puis à Dresde, il se forme à l’académie des Beaux-Arts tout en poursuivant des études de philosophie et d’histoire de l’art. Lors de l’exposition d’art international à Dresde en 1926, il découvre la peinture française d’avant-garde. Sa première exposition à Dresde en 1931 présente des œuvres qui se rattachent autant à la figuration qu’à l’abstraction, une abstraction à laquelle il est parvenu dès 1922.
Alors qu’il réside à Minorque depuis 1932, des problèmes politiques et des difficultés matérielles l’amènent à rejoindre l’Allemagne. Son opposition au nazisme l’oblige à se réfugier à Paris, en 1935. Il se lie alors avec le sculpteur Gonzáles, les peintres Goetz et Hélion, ce dernier l’encourageant à réaliser des peintures par le report de formes tracées dans dessins antérieurs. À partir de 1945, il devient un des acteurs majeurs de l’abstraction lyrique.
Un faisceau de lignes noires s’extrait littéralement d’un fond inégalement recouvert de bleu : ce dernier ne disparaissant pas dans l’espace du tableau et attirant le regard autant que les signes qui l’habitent. La toile est le théâtre d’un contraste violent entre le noir des stries ou des taches et le blanc qui émane du centre de la surface, rappelant la fascination des éclairs qui s’exerçait sur l’artiste encore enfant. Hartung donne ainsi au tracé de la main « un aspect de sismographe psychique ». À plusieurs reprises, il revient sur cet état émotionnel qui le pousse à tracer certaines formes afin de provoquer un sentiment semblable chez le spectateur : « Cela me fait plaisir d’agir sur la toile. C’est cette envie qui me pousse : l’envie de laisser la trace de mon geste. »
1955
Huile sur toile
H. 92,2 ; L. 69,2 cm
Legs de Jacqueline Delubac en 1997
Inv. 1997-35
© ADAGP 2020
Image © Lyon MBA – Photo Alain Basset