L’ensemble du programme iconographique a été imaginé par Hippolyte Flandrin sur les conseils du père jésuite Charles Cahier, un érudit spécialiste d’art médiéval. Le décor n’a pas d’équivalent contemporain et reprend des principes qui s’inspirent du Moyen Âge, en particulier des vitraux des cathédrales.
De part et d’autre du sanctuaire, Hippolyte Flandrin a réalisé deux grandes compositions, conçues comme des tableaux :
• côté nord, L’Entrée du Christ à Jérusalem,
• et côté sud, La Montée au Calvaire.
En partie supérieure, il place des figures féminines isolées, qui représentent les Vertus théologales, qui doivent guider les hommes dans leur rapport au monde et à Dieu (la Foi, l’Espérance, la Charité, auxquelles s’ajoute la Patience), et les Vertus cardinales, qui jouent un rôle dans l’action humaine, notamment dans la doctrine morale chrétienne (la Tempérance, la Force, la Prudence, la Justice). Au-dessus encore apparaissent des personnages liés à l’histoire de Saint-Germain-des-Prés : Doctrovée, premier abbé ; saint Germain, évêque de Paris ; le roi Childebert Ier et son épouse la reine Ultrogothe, qui sont les fondateurs de l’abbaye ; le roi Robert II le Pieux et l’abbé Morard, à l’origine de la reconstruction de l’abbaye après sa destruction par les Normands ; le pape Alexandre III ; saint Vincent, premier saint patron de l’abbaye ; saint Benoît, dont elle appliquait la règle.
Voir l'exposition actuelle consacrée aux frères Flandrin
À l’arrière du sanctuaire se situe le chœur, où se rassemblaient les moines de l’abbaye. Flandrin peint ici les douze apôtres, qui se distinguent chacun par leur attribut, ainsi que le tétramorphe, les symboles des quatre évangélistes (le taureau pour saint Luc, l'aigle pour saint Jean, l'ange pour saint Matthieu, le lion pour saint Marc). Au centre, dans l’axe, figure un agneau couché sur un tabernacle, l’armoire où sont conservées les hosties consacrées. Le peintre est aussi l’auteur des cartons des cinq vitraux, exécutés par la maison Gérente : ils représentent saint Denis, la Vierge, le Christ, saint Jean-Baptiste et sainte Geneviève. À la croisée du transept, sont également représentés sur la voûte étoilée quatre médaillons figurant les archanges : Raphaël, Michel, Uriel et Gabriel.
Le décor de la nef se compose de vingt scènes conçues chacune comme un tableau, réparties deux par deux dans chaque arcade. Elles mettent en correspondance, côte à côte, un épisode de l’Ancien et du Nouveau Testament, de la Création au Jugement dernier. Au registre supérieur, l’artiste a placé, sous des arcs peints, les principaux personnages de l’Ancien Testament.
Ce projet bénéficie du généreux soutien de FRench American Museum Exchange (FRAME), réseau dont le musée des Beaux-Arts de Lyon est membre, dans le cadre d’un programme de subvention d’urgence aux musées initié à l'occasion de la crise Covid-19.