Canapé
Information sur l’artiste
Antoni Tàpies (Barcelone, 1923 - 2012)
Antoni Tàpies naît à Barcelone dans une famille bourgeoise cultivée. En 1943, après un séjour de deux ans dans un sanatorium, il suit des cours de droit et de dessin qu’il abandonne rapidement. Sa vocation s’affirme toutefois en plein franquisme. En 1945, il découvre Matisse et Rouault lors d’une exposition d’art français contemporain à Barcelone. Initié au surréalisme dès 1947, il expose pour la première fois l’année suivante, au Salon d’octobre à Barcelone une peinture et déjà un collage montrant -déjà- une croix. Sa rencontre avec Miró, qui est un modèle pour lui, survient en 1948. Au moment de sa première exposition personnelle en 1950 à Barcelone, il obtient une bourse pour séjourner en France : il découvre l’art informel par l’intermédiaire du critique Michel Tapié qui l’encourage dès sa première exposition à Paris en 1956 à la galerie Stadler. Il accorde une prépondérance à la matière, simplifie formes et palette, associe les matériaux les plus divers et pauvres.
Comme il l’a souvent affirmé, Tàpies se sert de la toile comme d’un mur sur lequel des idées préconscientes se projettent. Il se réfère souvent à des éléments de mobilier qui sont parfois intégrés à la peinture jusqu’à devenir de véritables sculptures. Le canapé ici fait peut-être allusion aux problèmes de santé à la fin de son adolescence, ou même au divan du psychanalyste. Des aplats de matières contrastent avec l’utilisation de graffiti. Une croix se discerne à peine sur le fond du tableau : avec le A et le T initiales de son prénom et de son nom, cet élément revient périodiquement dans son œuvre. Une croix qui n’est pas « une chose immobile » se définit comme « la rencontre de deux dynamismes à un moment donné, qui provoque une sorte d’annulation des contraires, qui crée une unité, tout en gardant les choses différentes.»
1984
Technique mixte sur contreplaqué
H. 270,5 ; L. 220,5 cm
Achat avec le concours de l’État et de la région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre du FRAM en 1984
Inv.1984-12
© Fundació Antoni Tàpies, Barcelone / © ADAGP Paris 2020