La ville de Tivoli, près de Rome, site incontournable pour les voyageurs en Italie, est l’objet de nombreuses représentations depuis le XVIIe siècle. Jean Joseph Xavier Bidauld en retient cependant un point de vue original qui masque les célèbres cascatelles, celles-ci n’étant que suggérées par un détail qui n’apparaît pas au premier regard. Il retient avant tout l’abondance de la végétation et s’intéresse à la transcription de la douce lumière qui baigne le paysage.
La peinture de paysage connaît au tournant des XVIIIe et XIXe siècles un bouleversement majeur. La pratique de l’étude en plein air se généralise, sous l’impulsion en France des écrits de Pierre Henri de Valenciennes, et offre aux artistes un regard renouvelé sur la nature. S’il n’est pas encore question de renverser le primat du paysage historique composé en atelier, ce qui était initialement un simple exercice destiné à se constituer un répertoire de motifs prend peu à peu une autonomie propre et donne naissance à une production spécifique qui rencontre un véritable succès auprès d’une clientèle d’amateurs. Bidauld appartient à cette génération pionnière. Il est difficile cependant de déterminer si ce tableau est une étude réalisée en plein air, comme pourrait le plaider sa vivacité de facture, ou bien une œuvre travaillée de mémoire, en atelier ; le succès des nouvelles pratiques est en effet tel qu’il impose désormais ce langage plastique comme une véritable règle.