Juliette Récamier et la mode

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Quel genre de vêtement est-ce ?

C'est une robe-chemise blanche en mousseline de coton, à traîne, à manches courtes et au décolleté carré. Elle date de 1805 : c'est le genre de robe que les dames de la haute société portent sous l'Empire.

On l'appelle demi-parure. C'est la tenue idéale que Juliette Récamier pouvait porter le soir pour briller en société ou aller au bal, mais ce n'est pas non plus une robe de Cour.


Quelles sont ses caractéristiques ?

C'est un vêtement luxueux, d'une élégante simplicité !
Il est largement inspiré dans sa forme des tuniques gréco-romaines. Cela constitue une nouveauté : avant la Révolution, les dames de la Cour portaient des robes en soie très colorées, et très larges, à paniers.

La couleur : blanche. De sa jeunesse à la fin de sa vie, sans se soucier des modes, Juliette restera fidèle au blanc, ce sera une des marques de son style.

La matière : la mousseline de coton avec laquelle a été exécutée cette robe est à l'époque importée des Indes ; il s'agit donc d'un tissu très cher, que seules les femmes riches pouvaient acheter. C'est une matière légère mais résistante, qui se lave et s'entretient facilement. La matière est fluide et transparente, aussi il était nécessaire de porter en dessous une chemise longue.

La coupe : la forme toute droite de la robe, à la taille remontée vers la poitrine, laisse tomber le tissu sur le corps avec beaucoup de légèreté, et lui donne une grande liberté de mouvement. Le corset rigide qui avant comprimait les femmes est abandonné. Cette fluidité permettait à Juliette de poser sans contrainte pour les peintres dans des attitudes alanguies, mais maîtrisées. La taille haute, le décolleté plongeant, et la transparence du textile mettent en valeur sa silhouette. Les manches courtes dévoilent en partie ses bras nus, tandis que la traîne ondoie derrière elle. Cette traîne peut aussi être négligemment rejetée sur les bras repliés, pour lui donner une allure de déesse.

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Les ornements : réalisées ton sur ton, les broderies viennent souligner la coupe du vêtement. Une guirlande de fleurs brodées glisse du décolleté vers le bas de la robe, et suit la forme de la traîne. Une autre broderie accompagne le décolleté.
Enfin, les manches ajourées et brodées, prennent une allure aérienne, telles des ailes. D'ailleurs, un de ses admirateurs décrit Juliette comme un ange !

Avec quels accessoires Juliette pouvait-elle porter cette robe ?

Pour Juliette, il faut savoir être coquette tout en étant raffinée et discrète, pour ne pas charger la silhouette. Après être passée chez son coiffeur favori, Juliette puisait dans ses corbeilles les bijoux et accessoires qui mettaient le mieux en valeur la robe (ou elle-même !). Elle choisissait avant tout :

- les perles dont la blancheur et la finesse s'accordent mieux à son teint que les diamants ;

- le châle en cachemire, qui vient lui aussi des Indes. Il tient chaud et se porte sur les épaules. On en joue pour voiler ;

- un simple voile de coton blanc brodé ton sur ton peut aussi être porté et remonté jusque sur la coiffure, comme les femmes pouvaient le porter dans l'Antiquité. ou dévoiler la finesse de la peau ;

- les gants montants, parfois imprégnés de parfum, car il est impensable pour une élégante de sortir les mains nues.

Il ne faut pas oublier les chaussures aux allures de danseuse en taffetas de soie blanche ou de couleur.

Enfin, les élégantes portaient des bas en maille de coton, souvent brodés jusqu'aux chevilles, seule partie de la jambe qu'un homme pouvait espérer apercevoir !

Ça y est, enfin prête !

Peut-être Juliette Récamier recevait-elle chez elle le Journal des dames et des modes, la première revue de mode, dans laquelle on retrouvait toutes les dernières tendances. En fait, elle n'avait pas besoin d'aller chercher des modèles dans les pages de ces journaux, puisqu'elle-même s'y trouva représentée, devenant ainsi icône de mode et « top model » à la fois !

Elle aurait aussi pu faire du « shopping » dans les magasins de luxe du Quartier Royal à Paris, mais elle préférait confier sa garde-robe à sa couturière qui respectait d'année en année ses recommandations, ne cherchant pas à suivre les modes mais à créer une image intemporelle, par laquelle Juliette se démarquerait de ses rivales.