Peintre du roi, spécialiste de la peinture animalière, Desportes réalisa de nombreux décors pour des résidences royales, aussi bien des scènes de vénerie que des natures mortes d’apparat, tel que ce tableau exécuté pour décorer l’hôtel du Duc d’Antin à Paris et qui a pour pendant Gibier, fruits et chien devant une balustrade (Angers, musée des Beaux-Arts).

Desportes mêle ici savamment l'architecture classique, le paysage, la sculpture et la nature morte. La balustrade, qui coupe le tableau en deux parties presque égales, lui confère un aspect théâtral que vient renforcer la lourde draperie rouge. Les bas-reliefs, qui s'inspirent de la manière du sculpteur François Duquesnoy, représentent des centaures enlevant des jeunes femmes. Différents animaux, tels que le singe et l'ara, introduisent la note d'exotisme habituelle à ce genre de décor.

Le rendu des matières, le soyeux des étoffes, la transparence des raisins, le traitement du pelage du singe et du plumage du paon témoignent des origines nordiques de la culture artistique du peintre.