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À VOUS DE VOIR
- Quelles sont les couleurs et les lignes qui composent ce tableau ? Lesquelles sont mises en valeur ? De quelle manière ?
- Comment Hans Hartung crée-t-il ici la sensation d’espace ?
- Enfant, l’artiste a été très marqué par les orages. Peut-on le sentir dans cette œuvre ?
- L’œuvre appartient au mouvement dit de l’abstraction lyrique. Pour vous, et d’après cet exemple, quelles sont les caractéristiques de ce mouvement ?
L’ARTISTE
Hans Hartung (Leipzig, 1904 – Antibes, 1989), artiste français, d’origine allemande.
Très jeune, Hans Hartung se passionne pour l’astronomie, la photographie et commence à dessiner. La connaissance des maîtres anciens et plus particulièrement de Rembrandt, le confirme dans sa vocation de peintre.
Dès 1922, Hans Hartung parvient à un tachisme abstrait dans une série de dessins à l’encre. À partir de 1924, il suit des cours de philosophie et d’histoire de l’art et s’inscrit à l’école des Beaux-Arts de Leipzig, puis de Dresde. Les recherches de Wassily Kandinsky, dont il a connaissance dès 1925, le confortent dans ses recherches abstraites.
Après sa découverte de la peinture française moderne à l’Exposition internationale de Dresde en 1926, il s’installe à Paris, fréquente l’atelier d’André Lhote et de Fernand Léger, avant de retourner à Dresde où se tient sa première exposition. L’arrivée d’Hitler au pouvoir le contraint à revenir en France en 1935.
Durant les années 1930, l’artiste, très marqué par l’œuvre de Joan Miró, compose librement taches de couleurs, lignes libres et formes abstraites, où le noir continue à jouer un grand rôle. Le vocabulaire plastique de toute son œuvre à venir se constitue durant cette période.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Hans Hartung arrête toute production artistique et s’engage dans la Légion étrangère. Au sortir du conflit, blessé et amputé d’une jambe, il se remet au travail. Sa peinture se fait alors plus impétueuse. Il en vient à être reconnu, par son « écriture » plastique, comme l’un des chefs de file de l’abstraction lyrique.
Dans la seconde moitié des années 1950, Hartung réalise de nombreuses peintures animées de faisceaux et de lignes noires. Sa popularité croît et plusieurs musées à l’étranger lui consacrent une rétrospective.
Au cours des années 1960, sa production se diversifie : estampes, peintures, dessins, photographies. Elle est marquée par un souci constant d’expérimentation, ce qui l’amène à faire usage de nombreux outils non traditionnels : pistolets, stylets, larges brosses, rouleaux. L’artiste s’ouvre également à l’utilisation de peintures vinyles ou acryliques et se lance dans la réalisation d’œuvres en séries qui caractérisent sa production jusqu’à sa mort en 1989, à Antibes, où il avait installé son atelier.
L’ŒUVRE
Sur un fond bleu-noir translucide brossé énergiquement, une faille lumineuse semble jaillir et attire le regard. Sur ce fond contrasté, un faisceau de lignes traverse le tableau de haut en bas et trois larges touches d’un noir intense et opaque créent un rythme par leurs mouvements courbes. Si l’artiste semble avoir improvisé ces gestes rapides et nerveux, le contraste ménagé entre l’homogénéité du fond et la vigueur des traces noires, frappe par sa violence maîtrisée. L’interprétation de l’œuvre est ouverte, comme si la liberté du regard suivait celle, apparente, du geste du peintre.
Chez Hans Hartung, les traces noires, qui apparaissent totalement spontanées, résultent pourtant le plus souvent de l’agrandissement très précis, par le procédé de la mise au carreau, de petites esquisses travaillées au pastel. Le tableau évoque ainsi des expériences intimes liées à son enfance, lorsque fasciné par la puissance des orages, il dessinait inlassablement les éclairs qui fendaient le ciel : « Il y a souvent dans mes tableaux, déclare-t-il, des lignes zigzaguées, brisées, qui courent et traversent mes toiles comme elles le faisaient sur mes livres d’éclair. »
Par la suite, l’artiste ne cesse d’expérimenter des techniques variées (peinture, gravure, sculpture, photographie), de nouveaux supports (ardoise, papier goudronné…) et outils (grattoir, aspirateur inversé, pistolet à air comprimé…) pour explorer d’autres possibilités d’expression.
La notoriété de l’artiste s’accroît au cours des années 1960, où plusieurs rétrospectives présentent son œuvre. En 1967, il reçoit le prix d’honneur de la Biennale de gravure de Ljubljana et le Grand Prix des Arts de la ville de Paris en 1970.
L'ŒUVRE DANS SON CONTEXTE
- 1953 Mort de Staline.
- 1954 Premiers monochromes bleus de Yves Klein.
- 1954-1962 Guerre d'Algérie.
- 1955 Hans Hartung, T. 1955-33, 1955