L'ŒUVRE EN LIGNE
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À VOUS DE VOIR
- Observez les lignes, les formes et les couleurs dans le tableau. Quels sont les éléments privilégiés par Fernand Léger ?
- Comment sont-ils utilisés et organisés? Quel effet l'artiste cherche-t-il à produire ?
- À quoi les deux personnages peuvent-ils être comparés ? Pourquoi ?
- De quel univers peut-on rapprocher ce tableau ? Pourquoi ?
L’ARTISTE
Fernand Léger (Argentan, 1881 – Gif sur Yvette, 1955), artiste français.
Quittant sa Normandie natale, Fernand Léger arrive à Paris vers 1900. Après un apprentissage chez un architecte, il est admis à l’école des Arts décoratifs puis fréquente l’école nationale des Beaux-Arts. Sa carrière connaît un tournant décisif lors de la découverte de la rétrospective Paul Cézanne au Salon d’Automne en 1907. Il décide alors de mener un travail sur la forme et le volume qui le conduit à partir de 1911 à participer aux expositions qui révèlent au public un cubisme moins radical que celui de Georges Braque et de Pablo Picasso. Dans ses peintures, Fernand Léger se distingue par son recours à des formes tubulaires, qui lui valent l’appellation de peintre « tubiste ».
Très tôt son travail est marqué par une fascination pour le monde moderne et pour l’esthétique industrielle. Pour en traduire les aspects, Léger met en place, dès 1913, une démarche plastique où il privilégie la notion de contrastes de formes. La guerre n’interrompt que très peu cette réflexion puisque, mobilisé dans le Génie, Fernand Léger se voit fasciné par la dimension mécanique du conflit : « Je fus, écrit-il, ébloui par une culasse de canon de 75 ouverte en plein soleil. Celle-ci m’en a plus appris pour mon évolution plastique que tous les musées du monde ».
Au début des années 1920, l’artiste réalise des compositions où il privilégie la représentation humaine. Ces années sont également riches en expériences diverses : illustrations d’ouvrages, réalisations de décors de ballets, collaborations cinématographiques dont celle menée avec Man Ray pour Le Ballet mécanique. Il participe également au décor de pavillons réalisés par les architectes les plus novateurs de l’époque. Parallèlement il ouvre un atelier libre, « l’Académie Moderne », pour défendre et diffuser ces nouvelles recherches.
Par la suite, Fernand Léger s’engage en 1945 auprès du Parti Communiste Français, et sa sensibilité politique et sociale en vient à orienter ses recherches. Il souhaite alors produire un art « compréhensif pour tous, sans subtilité » et se montre soucieux de traiter de « grands sujets » en lien avec la réalité contemporaine
L’ŒUVRE
Situées dans un intérieur et vues respectivement de face et de profil, deux femmes se détachent sur un fond rectiligne où se laissent reconnaître un cactus dans son pot, une lampe à abat-jour et le pied torsadé d’un guéridon. L’ensemble frappe par ses contrastes de lignes, de formes et de couleurs. Ces figures féminines, simplifiées et géométrisées, semblent partager le même vêtement, auquel répond le volume inversé du bouquet de fleurs. Fortement modelés par un jeu de couleurs, les corps présentent un aspect à la fois métallique et mécanique, qui leur donne l’apparence de robots. Ce rapprochement est renforcé par les traits schématisés et inexpressifs de leurs visages qui échappent à toute personnalisation. Fernand Léger, très marqué par l’expérience de la guerre, interroge ici les rapports qui unissent l’homme à la machine. Il déclare ainsi : « Pour moi la figure humaine, les corps, n’ont pas plus d’importance que des clous ou des bicyclettes. Ce n’est pas autre chose que des objets de valeur plastique que je dois utiliser à mon gré ».
Les Deux femmes au bouquet, s’inscrit dans un ensemble de compositions réalisées au début des années 1920, où parallèlement à des figures féminines situées dans des intérieurs, Léger peint de nombreux paysages animés de personnages masculins.
L'ŒUVRE DANS SON CONTEXTE
- 1917 Révolutions russes. Octobre : prise de pouvoir par les Bolchéviks.
- 1919 Traité de Versailles.
- 1919 Fondation du Bauhaus, en Allemagne.
- 1921 Fernand Léger, Les Deux femmes au bouquet, 1921