Georges Braque, Violon, 1911

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À VOUS DE VOIR

  1. Quelles sont vos premières impressions devant ce tableau ?
  2. Décrivez ce que vous voyez. Nommez les éléments (formes, lignes, couleurs) qui caractérisent la composition.
  3. Georges Braque a donné un titre à son tableau. Par quels moyens plastiques le peintre parvient-il à rendre visible l’instrument de musique ?
  4. Quel est le rôle du format ovale du tableau ?
  5. Les formes présentes construisent-elles un espace en profondeur ou contribuent-elles à affirmer la surface plane du tableau? Pourquoi ?
  6. À quel courant artistique du XXe siècle cette composition se rattache-t-elle ?

L’ARTISTE

Georges Braque (Argenteuil, 1882 – Paris, 1963), artiste français.
Georges Braque débute sa carrière au Havre, auprès de son père entrepreneur et peintre en bâtiment. Il reçoit une première formation d’apprenti, tout en suivant les cours du soir de l’École des Beaux-Arts. En 1900, il parfait son apprentissage à Paris et fréquente de nombreux ateliers de peintres. D’abord marqué par l’impressionnisme, il découvre le fauvisme au Salon d’Automne de 1905 et peint ses premiers tableaux fauves à Anvers durant l’été 1906, en compagnie d’Émile-Othon Friesz.

Mais l’influence de Paul Cézanne va très vite devenir déterminante et sensible dans l’aspect géométrique de ses paysages. Grâce à Guillaume Apollinaire, il rencontre Pablo Picasso qui travaille alors sur Les Demoiselles d'Avignon. Les deux artistes s’engagent dans une fructueuse collaboration. Produisant des œuvres quasi identiques, ils inventent ensemble le cubisme qui va bouleverser l’histoire de la représentation. Après de nombreuses expérimentations qui conduisent l’œuvre de Georges Braque aux limites de l’abstraction (collages, introduction de lettres et de chiffres…), la Première Guerre mondiale interrompt la collaboration de l’artiste avec Pablo Picasso. Toujours préoccupé par la question de la représentation, Georges Braque renouera avec la figuration traditionnelle et connaîtra dans les années 1920, à l’instar de nombreux peintres cubistes, le « retour à l’ordre ».

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L’ŒUVRE

Sur une toile de format ovale, un jeu de lignes, rectilignes et courbes, rythme la surface du tableau. L’œuvre est traitée dans un camaïeu de bruns et de gris, évoquant les rapports d’ombre et de lumière. Progressivement, en s’appuyant sur les quelques repères visuels, signes ou formes concédés par l’artiste, le spectateur devine au centre de l’œuvre la présence d’un violon.

Dans la partie supérieure de la toile, apparaît la volute, l’extrémité du manche de l’instrument, viennent ensuite les cordes qui traversent en oblique la composition et conduisent le regard aux deux éclisses, puis l’arrondi de la caisse de résonance, dans la partie inférieure. L’œil reconstitue mentalement la forme de l’instrument et découvre celui-ci posé sur une table dont le plateau et le tiroir sont appréhendés selon différents points de vue.

Cette œuvre est représentative du cubisme analytique, démultipliant les points de vue et fragmentant le sujet pour en appréhender toute la complexité. Le violon s’offre alors au regard comme une forme éclatée et ouverte, dans la continuité de l’espace qui l’entoure et en accord avec le format ovale de la toile, permettant de se rapprocher de la vision conique de l’œil humain.

L'ŒUVRE DANS SON CONTEXTE

  • 1907 Picasso peint Les Demoiselles d'Avignon.
  • 1910 En Russie, naissance du mouvement « Valet de carreau » avec K. Malevitch, V. Maïakovski, M. Larionov.
  • 1910 Kandisky publie Du spirituel dans l'art.
  • 1911 Georges Braque, Violon, 1911

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