Cette Assomption de la Vierge a été commandée en 1637 à Guido Reni par l’archevêque de Ravenne, le cardinal Luigi Capponi, afin qu’elle figure au-dessus de l’autel de sa chapelle personnelle dans l’église des Philippins de Pérouse. Elle y a été saisie par l’armée française en 1797, avant que l’État ne l’envoie en 1805 au musée de Lyon.

Le Bolonais Reni a appris à l’académie des Incamminati, fondée par les frères Carrache dans sa ville natale, à s’inspirer de la sculpture antique et de l’exemple offert par les œuvres de Raphaël pour camper des figures monumentales d’une grande douceur d’expression. On admirera ainsi l’attitude élégante de la Vierge, dont les lignes ondulantes du corps au canon étiré trouvent un écho dans les pans ondoyants de son manteau. La force de cette composition réside pour une grande part dans sa simplicité, la figure de la Vierge occupant quasiment tout l’espace pictural. Les yeux tournés vers le ciel, la mère du Christ élève les bras d’un geste ample qui est à la fois celui de l’oraison et de l’intercession.

Le peintre traite ce sujet de l’Assomption de la Vierge à plusieurs reprises au cours de sa carrière, à une époque où le culte marial est en plein essor, dans le contexte de la Contre-Réforme. Au moment où il exécute la version conservée à Lyon, la matière de ses tableaux est à la fois légère et transparente, une lumière blonde caressant avec douceur des formes modelées par un coloris subtilement nuancé.